« Certaines plateformes revendicatives ne tiennent pas comptes de la réalité du Burkina », a estimé mardi le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, face à la multiplication des revendications sociales qu’il affirme néanmoins comprendre.

« Certaines plateformes (revendicatives) ne tiennent pas comptes de la réalité du pays (...) Les mouvements ont mis à mal le climat social. Mais j’appelle à la poursuite du dialogue social et responsable », a déclaré mardi Paul Kaba Thiéba lors d’une rencontre avec les responsables des centrales syndicales et des syndicats autonomes, réunis au sein de l’Unité d’action syndicale (UAS).

Depuis les avantages jugés colossaux accordés aux magistrats en avril dernier, les revendications sociales contre le gouvernement de M. Thiéba, en poste depuis janvier, se sont multipliés alors que le pays vient de traverser une violente crise sociopolitique.

Le Premier ministre a souhaité que les différentes revendications soient renvoyées à la rencontre gouvernement- syndicats (prévue en décembre), car poursuit-il, « le gouvernement s’attaque à des problèmes prioritaires de l’ensemble de tous les Burkinabè ».

Le chef du gouvernement qui affirme « ne pas ignorer les difficiles conditions de vie et de travail des fonctionnaires », a annoncé la mise en place prochaine d’un cadre tripartite de dialogue permanent avec les syndicats.

Il a rappelé que le gouvernement s’est chargé de mettre en œuvre, la loi 081, votée sous la Transition et qui est censé mettre fin aux disparités salariales qui existent entre fonctionnaires titulaires (moins payés) et les fonctionnaires contractuels.

« Mon gouvernement a trouvé très peu de ressources dans les caisses certes, mais nous avons recherché 14 milliards 247 millions de FCFA pour faire face à cette incidence », a expliqué Paul Kaba Thiéba.

Selon lui, près de 118 925 dossiers sur un total de 137 291 agents de la Fonction publique ont été déjà traités et le reste le sera, d’ici fin novembre.

Les syndicats ont indiqué qu’au -delà des revendications pour de meilleures conditions de vie, ils ont à cœurs, l’intérêt supérieur de la Nation.

Le porte-parole de l’UAS, Inoussa Nana a salué la mise en place prochaine du cadre de concertation, mais de son avis, les syndicats souhaiteraient « des discussions libres, sérieuses et sincères ».

« Nous avons l’impression que le gouvernement travaille à mettre à dos les travailleurs et le reste de la population, en limitant leurs revendications à l’aspect financier », a regretté, le secrétaire général de la confédération générale du Travail Bassolma Bazié.

Il a précisé que la plateforme des syndicats prend en compte plusieurs aspects et touche toutes les couches de la population.

Agence d’Information du Burkina