C’est le journal Le Soir qui révèle l’information dans son édition du 20 novembre : "Ordre a été donné au colonel de façon formelle de se retirer du poste de directeur exécutif de CESDS qu’il occupe et qui est synonyme de présidence".
Selon notre confrère, le chef d’Etat major des armées, le général Zagré aurait tranché ; l’ancien ministre de la Sécurité sous la Transition peut tout au plus adhérer au Centre d’études stratégiques en défense et en sécurité en tant que simple membre, mais pas pas question qu’il y occupe un poste de responsabilité. Le président du Faso, qui est aussi le chef suprême des armées, aurait entériné cette décision qui est sans appel.
L’information mérite d’être nuancée car les choses ne sont pas aussi tranchées comme l’écrit Le Soir. Certes, la hiérarchie militaire est bien revenue sur sa décision autorisant le colonel-major Lucien Nombré et le colonel Auguste Barry à adhérer au CESDS, mais ces derniers ont introduit une nouvelle demande qui n’a pour l’instant pas reçu de réponse. Si l’info de nos confrère est avérée, elle reste pour l’instant officieuse. A la date d’aujourd’hui, rien n’a été officiellement notifié aux intéressés les informant de l’impossibilité pour eux d’adhérer au centre et d’occuper des postes de responsabilité.
Comment d’ailleurs imaginer que les initiateurs de cette structure associative, dédiée à la recherche sur la paix et la sécurité se contentent du statut de simples adhérents ?
Dans les semaines à venir, on en saura un peu plus sur cette "affaire", mais en attendant, le CESDS continue de se structurer. Il va bientôt emménager dans son siège à Ouaga2000, gracieusement offert par un sympathisant.

C’est le 20 septembre dernier que le CESDS a été officiellement lancé à Ouaga, en présence de nombreuses personnalités politiques, dont le ministre d’Etat Simon Compaoré et le ministre de la Justice, René Bagoro. Il faut croire que sa création suscite beaucoup d’intérêts pour ceux qui s’intéressent à la problématique de la prévention et la résolution des conflits, plus généralement de la sécurité humaine. Dès le 21 septembre 2016, le Centre était invité à participer à l’atelier de validation de trois études sur la sécurité, organisé le 29 septembre par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) dans la salle de conférence du Liptako Gourma.
A la demande du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, le CESDS a de nouveau participé les 08,09 et 10 octobre, à Pacific Hotel, à un "atelier de réflexion prospective sur la gouvernance démocratique du secteur de la sécurité". L’expertise de certains de ses membres est déjà sollicitée à l’étranger, comme au Sénégal, à l’occasion de rencontres de haut niveau consacrées aux questions de paix et de sécurité dans la région ouest-africaine.
Des institutions internationales, Think-Fank, Fondations, etc., s’intérsssent au programme d’activité du Centre et se disent prêts à travailler avec lui sur la problématique de la sécurité humaine.
A coup sûr, l’absence des géniteurs aux postes de responsabilités aura des conséquences sur le fonctionnement du Centre.

Joachim Vokouma
Kaceto.net