A la veille des congés du premier trimestre, le ministre le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Jean-Martin Coulibaly s’adresse aux acteurs du monde de l’éducation, les invitant à privilégier le dialogue, la concertation et à éviter la violence dans les établissements

Chères collaboratrices, chers collaborateurs,

A la veille des vacances de premier trimestre ce 22 décembre 2016, je tiens à m’adresser à vous, comme il est de coutume dorénavant avec les acteurs de l’éducation que vous êtes, à chaque date qui ponctue la vie scolaire.

Il est un temps pour travailler, un temps pour faire une pause. Voici venu le temps pour vous, chers collaborateurs, de faire relâche après trois mois de dur labeur pendant lesquels vous avez mis votre énergie, votre savoir, votre cœur au service de l’éducation de nos enfants.

Ce trimestre a certes connu des remous et des perturbations de tous ordres allant des grèves, des arrêts de travail inopinés aux boycotts d’activités pédagogiques. Cette fébrilité est normale car l’école n’étant pas un îlot hors de la société, elle est naturellement touchée par les secousses qui touchent la cité.

Face à ces revendications dont certaines dérogent parfois à la législation du travail et à l’éthique, nous avons toujours privilégié le dialogue, convaincu que c’est dans l’écoute et le débat contradictoire et constructif que nous pouvons trouver les ressorts pour sortir de l’engrenage. Cette valeur du dialogue nous a permis de terminer ce premier trimestre avec certes des travaux résiduels mais qui peuvent être rattrapés. Il s’agit principalement :

 des activités de rentrée administrative et pédagogique boycottées par les encadreurs pédagogiques du premier degré

 des activités d’évaluations des examens certificatifs et de choix des sujets d’examens divers, boycottées par les encadreurs du secondaire.

Les acteurs concernés se sont engagés à réaliser ces activités dans les meilleurs délais afin de ne pas compromettre le calendrier scolaire déjà en souffrance, et c’est le lieu pour moi de saluer leur sens de l’intérêt général.

Aujourd’hui plus que jamais, l’école burkinabè doit osciller entre deux pôles, je dirais rôles, apparemment contradictoires, qui sont, d’une part de sauvegarder nos valeurs partagées, quoique malmenées de nos jours, et d’autre part, de préparer l’avènement d’un Burkinabè nouveau, bien instruit, ancré dans sa culture et ouvert au monde, un Burkinabè patriote, soucieux du devenir de sa nation et participant activement à son développement économique et social.

C’est pourquoi, la tâche qui, en ces périodes de refondation sociale vous incombe, est ardue mais combien noble et le chantier vaste mais tellement exaltant. L’enseignant – au sens large – plus que tout autre acteur social tient dans ses mains l’avenir de la nation du fait que son œuvre consiste justement à façonner les esprits et les mentalités. Le futur du Burkina sera ce que l’enseignant aura décidé qu’il soit ! À ce propos il me plait de citer Haim G. GINOTT (enseignant, psychologue des enfants et pédagogue, 1922 – 1973) qui disait « j’en suis venu à la conclusion effrayante que je suis l’élément décisif dans la classe. C’est mon approche personnelle qui crée le climat. C’est mon humeur du jour qui crée l’ambiance. En tant qu’enseignant, je possède un pouvoir énorme pour rendre la vie d’un enfant misérable ou joyeuse. Je peux être instrument de torture ou source d’inspiration. Je peux humilier ou guérir. Dans toute situation, c’est ma réponse qui détermine si une crise va dégénérer ou s’apaiser et si l’enfant sera humanisé ou déshumanisé. »

Chères collaboratrices, chers collaborateurs,eleve

Je tiens à vous rassurer de mon entière disposition à vous accompagner dans la quête de l’excellence, dans l’innovation et dans la recherche des conditions les meilleures pour notre système éducatif. Ce soutien constant tient à ma conviction fortement ancrée que l’éducation de notre jeunesse est chose si précieuse, qu’elle ne doit point pâtir de nos insatisfactions, de nos incompréhensions, voire de nos divergences. N’avons-nous pas montré tout au long de l’année 2016 que nous sommes capables de surmonter ces moments de difficultés par le dialogue ? Alors, pédalons de façon synchrone, pour former les burkinabè de demain.

Des combats nous attendent à la rentrée ainsi que des victoires pour couronner nos efforts pour le recul de l’ignorance et le triomphe des lumières de la connaissance. 2017 sera une année de réformes diverses. Elle verra en effet l’entrée en vigueur du budget-programme, avec un budget ambitieux voté par la représentation nationale et qui fait une place de choix au secteur de l’éducation, parce qu’il est le fondement de tout développement. Ce sera aussi la poursuite de l’organisation du département avec l’entrée en vigueur du nouvel organigramme dont l’élaboration aura recueilli la participation de tous. Nous poursuivrons également l’amélioration de la gouvernance de l’éducation et l’intensification de la réalisation des infrastructures éducatives. Enfin, parce qu’il n’y a de richesses que d’hommes, en 2017, nous mettrons fortement l’accent sur la formation initiale et continue des acteurs pour plus de professionnalismes et sur l’amélioration de l’encadrement pédagogique à tous les niveaux.

Chères collaboratrices et chers collaborateurs,

Je vous souhaite de passer d’agréables congés en famille et de célébrer la fin d’année dans la santé et la joie avec les vôtres.

Chers élèves,

Je vous adresse mon salut enthousiaste pour votre investissement tout au long de ce trimestre. Celui-ci, comme je l’ai noté plus haut, n’a pas été un long fleuve tranquille mais beaucoup d’entre vous ont pu mener leur barque à bon port malgré la houle et les tempêtes. Ce cap doit être tenu pour espérer récolter les fruits de votre travail à la fin de l’année.

Quels que soit vos résultats, je tiens à vous féliciter pour les efforts que vous avez faits et vous exhorte à persévérer et à maintenir le cap de l’excellence car l’année scolaire se compose de trois trimestres et vous n’en êtes qu’au premier. C’est un round de gagné mais le combat n’est pas fini.

Le pays attend de vous que vous réussissiez, de même que vos enseignants et vos parents, qui sont disposés à vous y aider.

Il vous faut vous inscrire résolument dans la quête de l’excellence en privilégiant le travail bien fait, dans la discipline et le respect. Des mécanismes de dialogue sont à votre disposition et tous les acteurs de l’éducation sont à votre écoute pour prendre en compte vos préoccupations et préparer les conditions les meilleures pour faciliter votre parcours et votre réussite scolaire. Aussi, les violences dans le milieu scolaire, les perturbations des cours et du calendrier scolaire sont-ils des actes dont vous êtes avec vos parents les premières victimes, en compromettant la qualité de votre formation, voire la formation elle-même. Il vous faut les proscrire définitivement.

L’année nouvelle qui ouvre le second trimestre devrait être pour vous, élèves du Burkina, un nouveau départ, dans le respect des règles et des valeurs qui fondent l’école républicaine et dans la discipline et l’amour du travail bien fait.

A toutes et à tous, je souhaite d’excellents congés de premier trimestre. Prenez des forces et revenez-nous avec de l’énergie, de la détermination et de l’enthousiasme pour mieux réussir les prochains trimestres à la grande satisfaction de tous et de la nation toute entière. Je vous en sais capables et serai très fier de vous voir le réaliser.

Vive l’école burkinabè !

Vive le Burkina Faso !

Que Dieu et les Mânes de nos Ancêtres nous accompagnent.

Jean-Martin Coulibaly

Ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation