Sous pression depuis une semaine par la Cedeao, l’UA et l’ONU, l’ancien président gambien Yaya Jammeh a fini par céder en quittant hier soir Banjul pour un exil à Malabo, en Guinée-Equatoriale. Les dernières médiations menées par les présidents mauritanien, Ould Abdel Aziz et guinéen Alpha Condé auront convaincu celui qui a dirigé le pays d’une main de fer durant 22 ans à lâcher prise. Il a toutefois obtenu des garanties pour sa sécurité, celle de sa famille et ses partisans.
Dans le communiqué ci-contre, la Cedeao, l’UA et l’Onu s’engagent à lui accorder ce qui ressemble bien à une immunité et qu’il puisse revenir dans son pays au moment de son choix. Voilà le prix de la paix et la stabilité négocié avec le perdant de la présidentielle du 1er décembre 2016, et qui refusait de céder le fauteuil au vainqueur, Adama Barrow

Communiqué de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU sanctionnant l’accord obtenu avec l’ex-président Yaya Jammeh pour faciliter l’alternance pacifique

1. À la suite de la décision du Sommet de l’Autorité de la CEDEAO prise le 17 décembre 2016 à Abuja (Nigéria), les efforts de médiation, y compris les visites à Banjul, ont été entrepris par le Président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, Sirleaf, le Médiateur, SE le Président Muhammadu Buhari et le Co-Médiateur sur la Gambie, son ancien Président John Dramani Mahama, ainsi que SE le Président Ernest Bai Koroma pour méditer sur l’impasse politique avec le Cheikh Professeur Alhaji Dr. Yahya AJJ Jammeh.

2. Suite aux efforts de médiation de SE le Président Mohamed Ould Abdel Aziz de la République islamique de Mauritanie et SE le Président Alpha Conde de la République de Guinée Conakry avec SE le Cheikh Professeur Alhaji le Dr Yahya AJJ Jammeh, l’ancien Président de la République de Gambie , Et en consultation avec la Présidente de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, la Présidente de l’Union africaine et le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, cette déclaration a pour but de parvenir à un règlement pacifique de la situation politique En Gambie.

3. La CEDEAO, l’UA et l’ONU saluent la bonne volonté et la diplomatie de Son Excellence l’ex-président Jammeh, qui, avec le plus grand intérêt du peuple gambien, et afin de préserver la paix, la stabilité et la sécurité de la Gambie, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la dignité du peuple gambien, a décidé de faciliter un processus de transition pacifique et ordonné immédiat et le transfert du pouvoir au président Adama Barrow conformément à la constitution gambienne.

4. Pour ce faire, la CEDEAO, l’UA et l’ONU s’engagent à collaborer avec le Gouvernement de la Gambie pour assurer et assurer la dignité, le respect, la sécurité et les droits de l’ancien Président Jammeh en tant que citoyen, leader et ancien chef de l’Etat tel que prévu et garanti par la Constitution gambienne de 1997 et les autres lois de la Gambie.

5. En outre, la CEDEAO, l’UA et l’ONU s’engagent à travailler avec le Gouvernement de la Gambie pour garantir pleinement, assurer et assurer la dignité, la sécurité et les droits de la famille immédiate du Président Jammeh, , Responsables de la sécurité et partisans et loyalistes du parti.

6. La CEDEAO, l’UA et l’ONU s’engagent à travailler avec le Gouvernement de la Gambie pour s’assurer qu’aucune mesure législative ne soit prise par celle-ci, ce qui serait incompatible avec les deux paragraphes précédents.

7.La CEDEAO, l’UA et les Nations unies exhortent le Gouvernement de la Gambie à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer et assurer l’intimidation, le harcèlement et / ou la chasse aux sorcières des anciens membres du régime et des partisans, conformément à la Constitution et aux autres lois De la Gambie.

8. La CEDEAO, l’UA et l’ONU s’engagent à collaborer avec le Gouvernement gambien pour empêcher la saisie des biens et propriétés appartenant légalement à l’ancien président Jammeh ou à sa famille et à ceux de ses membres du Cabinet, de ses fonctionnaires et de ses partisans garantis En vertu de la Constitution et d’autres lois de la Gambie.

9. Afin d’éviter toute récrimination, la CEDEAO, l’UA et l’ONU s’engagent à collaborer avec le Gouvernement de la Gambie à la réconciliation nationale pour consolider la cohésion sociale, culturelle et nationale.

10. La CEDEAO, l’UA et l’ONU soulignent fortement le rôle important des Forces de défense et de sécurité gambiennes dans le maintien de la paix et la stabilité de la Gambie et s’engagent à travailler avec le Gouvernement de la Gambie pour prendre toutes les mesures appropriées pour Soutenir le maintien de l’intégrité des Forces de Défense et de Sécurité et se prémunir contre toutes les mesures qui peuvent créer des divisions et une rupture de l’ordre.

11. La CEDEAO, l’UA et l’ONU veilleront à ce que les pays hôtes qui offrent une "hospitalité africaine" à l’ancien président Jammeh et à sa famille ne deviennent pas des cibles indues de harcèlement, d’intimidation et de toutes autres pressions et sanctions.

12. Afin d’aider à la transition pacifique et ordonnée et au transfert du pouvoir et à la création d’un nouveau gouvernement, l’ancien Président Jammeh quittera temporairement la Gambie le 21 janvier 2017 sans porter préjudice à ses droits de citoyen, Et un chef de parti politique.

13. La CEDEAO, l’UA et l’ONU collaboreront avec le Gouvernement gambien pour que l’ancien président Jammeh soit libre de retourner en Gambie à tout moment de son choix, conformément au droit international des droits de l’homme et à ses droits de citoyen De la Gambie et un ancien chef de l’Etat.

14. Conformément à cette déclaration, la CEDEAO mettra un terme à toute opération militaire en Gambie et continuera de rechercher un règlement pacifique et politique de la crise.

Fait le 21 janvier 2017 à Banjul, en Gambie.

Kaceto.net