Le congrès du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) s’ouvre sous les auspices de l’unité, de la cohésion et la maturité dans un contexte sécuritaire préoccupant. Toutefois, depuis la gestion du pouvoir par le MPP, le peuple burkinabé a connu certains acquis démocratiques, dont la bonne lecture comblera nos espérances. Tel est l’intérêt de ce devoir de mémoire.
L’histoire d’un peuple libre se fonde sur des droits politiques inaliénables, notamment la démocratie, la liberté et l’alternance. Toutes les fois qu’un pouvoir sacrifie ces droits sacrés sur l’autel de l’autocratie, il est légitime de le rejeter et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à l’Etat de droit. Tel est l’aboutissement des luttes de notre peuple contre les usurpations, la gestion clanique et la patrimonialisation de l’Etat. Tel est aussi le socle de la légitimité du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Toutefois, en dépit de la restauration de l’ordre républicain, le pouvoir démocratique du MPP issu des urnes transparentes et libres est de plus en plus confronté à la grogne sociale. C’est dans ce contexte de surenchère et de défiance de l’autorité de l’Etat que s’ouvrira le deuxième congrès ordinaire du MPP sous le thème suivant : « Mise en œuvre opérationnelle du programme présidentiel : quelles perspectives et quels engagements ? ». Dès lors, il est de notre devoir de nous interroger sur l’élan patriotique que nous pourrions insuffler à ce congrès. Il importe de nous départir du Faso-pessimisme et de privilégier nos intérêts suprêmes dans la concorde et la paix sociale.
De l’avènement historique du MPP
Par devoir de mémoire, face à la tentative d’instauration du sénat et du déverrouillage de l’article 37 pour le pouvoir à vie du président Blaise Compaoré, la démission des 75 cadres politiques du parti de Blaise Compaoré le 4 janvier 2014, a été l’élément déclencheur du processus de création du MPP. En conséquence, une scission profonde opposait les patriotes acquis à la démocratie et les forces rétrogrades s’opposant aux Droits du peuple burkinabé à disposer de lui-même. Tels sont les graves manquements constitutionnels qui ont légitimé la création du MPP. Dès ce moment, ses militants ont bravé le glaive, la répression et les tentatives d’assassinat pour éclairer la nation entière sur la démocratie et ses vertus. Il s’en est suivi une stratégie de conquête du pouvoir d’autant plus inclusive, juste et consensuelle que le MPP s’est déployé sur le terrain et a recueilli les revendications du peuple hier étouffées. Ainsi, il les a consolidés sous forme du programme présidentiel : « bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice ».
Aujourd’hui, le MPP compte environ 9025 comités de base aussi bien dans les villages du Burkina Faso que dans les services et entreprises de notre pays. Outre le maillage du territoire national, le parti bénéficie d’une bonne structuration de la base au sommet. Sa forte représentativité nationale se fonde sur sa foi unitaire en la discipline, la cohésion, la maturité et la démocratie. C’est le fondement de sa force et de sa légitimité. Ses victoires avec brio aux élections présidentielles dès le premier tour et sa majorité relative à l’Assemblée nationale compte tenu du mode de scrutin (la proportionnelle au plus fort reste) sont les preuves tangibles de la confiance du peuple.
De l’unité et de la maturité du MPP
Cette confiance est le socle de l’unité indéfectible des trois pionniers (Roch Marc Christian Kaboré, Salifou Diallo, Simon Compaoré) dont la profession de foi a porté le MPP sur les fronts baptismaux. Leur espérance unitaire pour bâtir ensemble et avec le peuple un Burkina Faso démocratique, équitable et prospère est bien au-dessus de la calomnie, dont le propre est le mensonge. Aussi, ce congrès est-il celui de la maturité, de l’union sacrée et de la communion aux valeurs séculaires de notre peuple (tolérance, intégrité, unité). Nous n’en voulons pour preuve que la popularité grandissante de l’Alliance pour la majorité présidentielle (APMP). En effet, le nombre de partis adhérents a évolué de dix-huit (18) partis avant l’élection présidentielle à plus d’une trentaine de partis aujourd’hui. Cette liste est provisoire car des partis souhaitent toujours y adhérer. Par ailleurs, le maintien des piliers intangibles de l’Etat de droit malgré les tentatives multiformes de déstabilisation de notre pays est le témoignage le plus éloquent de l’unité d’action et de la cohésion du MPP.
De la sauvegarde des institutions républicaines
 Au plan de la gouvernance, la préservation de nos libertés individuelles et collectives est d’autant plus réelle que les prisons du Burkina Faso n’abritent aucun prisonnier politique. L’effectivité de la gouvernance, la restauration de l’autorité de l’Etat, la jouissance des libertés individuelles et collectives sont des acquis glorieux en dépit des manœuvres subversives de toutes sortes.
 Au plan social, il convient de rappeler que le régime a hérité non seulement d’une économie exsangue, mais aussi de promesses démagogiques tenues aux agents de l’Etat par la Transition. En effet, la loi 081 autorisait une augmentation de salaires de l’ensemble des agents publics. Mais cette augmentation avait été accordée sans provisions financières. Il a fallu que l’Assemblée nationale, par deux lois rectificatives successives répare ce préjudice. Du coup l’année 2016 a été consacrée à la mise en place des revenus pour les travailleurs. Environ la somme de 50 milliards de FCFA a été consacrée à l’opérationnalisation de la loi 081. C’est dire que le gouvernement a toujours répondu aux préoccupations sociales des travailleurs. La résorption des maux sociaux est en cours grâce à la gratuité des soins accordés aux enfants de 0 à 5 ans et à leur mère, le dépistage de cancers féminins, l’emploi de la jeunesse, la normalisation des écoles sous paillote, la construction de routes et d’adductions d’eau potable, etc. Certes, dira-t-on que ces réalisations sont insuffisantes. Mais est-il réaliste de s’attendre à toute amélioration des services sociaux de base dans la fronde antirépublicaine ? Nous touchons là le bon sens. Nul ne peut édifier une nation sans le concours généreux de ses dignes fils et filles unis dans l’unité du devoir.
Certes, la table ronde des bailleurs de fonds pour le Programme national de Développement économique et Social (PNDES) est la preuve tangible du crédit qu’inspire le gouvernement issu de la majorité présidentielle sur le plan international. Mais l’engagement de nos bailleurs de fonds est assorti de conditionnalités relatives au dialogue social et à la bonne gouvernance multipolaire. Les ignorer serait sacrifié nos intérêts suprêmes aux mots d’ordre perfides d’agendas politiques subversifs.
Au plan sécuritaire, il convient de reconnaître que le Burkina Faso est une nation éprouvée dans une Afrique éprouvée par le terrorisme et le narco-jihadisme. Dès lors, il est malsain d’agiter l’épouvantail du terrorisme pour des dividendes politiciennes. Loin d’un pain béni pour le cynisme politique, la mort de tout homme nous interpelle. Aussi, est-ce un défi qui devrait unir un Burkina Faso soudé et l’Afrique contre l’une des plus graves menaces du vingt-et-unième siècle qui pèse sur nous tous : le narco-jihadisme. A la vanité de pseudo-stratèges, il faut saluer la réorganisation de nos Forces de défense et de sécurité en cours. La collaboration sous régionale, la coordination logistique, la veille citoyenne sont autant de mesures de riposte qui viendront à bout de cette barbarie.
Dès lors, travaillons de concert pour l’avènement d’un Burkina Faso apaisé, stable et prospère sous le leadership du Président Roch Marc Christian KABORE. La construction d’un consensus rationnel sur les chantiers prioritaires du programme présidentiel est le seul défi propre à nous honorer dans le concert des nations. Ecoutons la sagesse édifiante du Secrétaire Général de l’Union syndicale des travailleurs burkinabé : « Il faut qu’on évite de transformer le pays en cette case de singes où certains construisent et d’autres déconstruisent. » Ainsi, pourrions-nous cesser d’envoyer nos enfants dans des écoles, dont les couloirs sont ceux de la honte pour leur faire prendre le chemin de la réussite. Nous pourrions affermir l’espoir de la petite fille et l’extirper d’une école sous paillote dont la palissade croulante est digne d’une république bananière. Oui, nous le pouvons en privilégiant nos lignes d’espérance. Puisse cette sagesse inspirer une symphonie nationale à l’issue du deuxième congrès ordinaire du MPP pour l’amorce du développement humain du Burkina Faso.

Djibrill TRAORE
afriquesynergy@gmail.com