Le 4 juin dernier s’est tenue à Paris, la deuxième édition de la Nuit du Faso dan Fani, une manifestation organisée par l’Association des créateurs Burkinabè en France (ACBF). Présidée par le ministre de la Culture, Tahirou Barry, la Nuit vise à valoriser à la fois le tissu 100% burkinabè qui inspire l’imagination de nombreux créateurs Burkinabè, et au-delà, la culture burkinabè.
Bien sûr, on est encore loin de la grande affluence des Sénégalais de France et d’Europe que suscite le concert annuel de Youssou Ndour dans la mythique salle du Zénith à Paris, mais les débuts sont prometteurs.
Bilan d’un rendez-vous culturel et économique qui a déjà conquis le cœur de tous ceux qui s’intéressent au Burkina, avec le président de l’ACBF, Georges Kaboré.

Vous avez organisé la deuxième édition de la Nuit du Faso Dan Fani à Paris. Quel bilan pouvez-vous en tirer ?

En tant que président de l’ACBF, je suis comblé. Le bilan de la deuxième édition est largement positif, vu l’engouement et surtout la forte participation des ressortissants et ami (es) du Burkina Faso, venus du Burkina, de France et d’Europe. C’est une grande fierté et cela nous convainc davantage que la Nuit du Faso dan Fani est en passe de devenir le miroir de la culture burkinabè en Europe et surtout en France.

Si la soirée a réussi, c’est aussi grâce à la contribution oh combien précieuse d’autres associations, notamment l’Union des associations burkinabè en France (UABF), Tafé Fanga, et l’Union de la diaspora Burkinabè d’Europe. Des personnalités de passage à Paris, comme l’homme d’affaires Apollinaire Compaoré, ont rehaussé de leur présence la soirée.

Quel est le message que le ministre Tahirou Barry, qui a présidée la Nuit, at-il lancé à vous organisateurs, aux Burkinabè et aux personnes qui s’intéressent à notre pays ?

Effectivement, le ministre de la Culture a fait le déplacement de Paris pour présider cet événement, comme l’avait d’ailleurs fait son prédécesseur, Jean-Claude Dioma lors du lancement de la Nuit du FDF l’année dernière. Le ministre Barry a félicité l’initiative et nous a encouragés à persévérer dans la revendication et la défense de notre culture ici en France et en Europe. Il nous a incités à plus de cohésion, de solidarité et d’unité parce que nous sommes les ambassadeurs du Burkina ici. Même à des milliers de km, nous défendons la culture du Burkina et contribuons à son développement, son rayonnement en lui donnant une image positive, donc attrayante, ce qui est une bonne chose pour le tourisme.

L’artiste annoncé, Hamed Smani n’a pas pu venir. Que s’est-il passé ?

L’homme du Taker les Borsés avait donné son accord pour être là et le public l’attendait impatiemment. Mais malheureusement, pour des raisons administratives, il n’a pas pu effectuer le déplacement. Ce n’est que partie remise. Appelé à la rescousse, Dicko Fils, Kundé d’Or 2016, a répondu au pied levé à notre sollicitation et a remplacé avec brio son collègue. Franchement, il a assuré l’ambiance. Nous avons eu droit à des prestations d’autres artistes tels que Prince Wendemi qui est arrivé aussi de Ouaga, IBK, venue de Marseille, Yayouss DJ, et la présence de l’humoriste ivoirien Le Magnifique.
Bien évidemment, des stylistes ont présenté leurs créations à travers un défilé de mode qui ont été très ovationnées. Il s’agit des créations Ymar Mode, Angelys Confection, Création Wêkré et Création Gandaogo.
Je pense pouvoir dire que le public n’a pas été déçu.

Avez-vous le sentiment que le message de la Nuit du Faso dan Fani porte ses fruits ? Autrement dit, y a t-il un engouement pour le Faso dan Fani ?

Oui, je pense que le message porte ses fruits, parce qu’on parle de plus en plus du Faso dan Fani ici. D’ailleurs, beaucoup de gens étaient habillés en Faso dan Fani et la demande augmente progressivement. Lors de la célébration de la Journée internationale de la femme à Paris cette année, presque tout le monde était en Faso dan Fani. Et à chaque fois qu’il y a une cérémonie ici dans la communauté burkinabè, chacun sort sa tenue Faso dan Fani. Bien sûr, beaucoup n’ont pas attendu la Nuit du Faso dan Fani pour se procurer une tenue, mais notre manifestation va contribuer davantage à faire aimer le Faso dan Fani et le porter.
Avec le soutien de nos autorités diplomatiques, du public, des stylistes et des artistes, nous sommes confiants que tout cela présage de lendemains meilleurs pour le Faso dan Fani en France et en Europe

Quelles ont été les difficultés que l’Association des Créateur Burkinabè de France a rencontrées dans l’organisation de la Nuit du Faso dans Fani ?

Les difficultés sont inhérentes à ce type de manifestation, un événement comme la Nuit du Faso dan Fani, qui de surcroît se déroule à Paris, une capitale reconnue pour son rayonnement culturel. Cette année, la Nuit du Faso Dan Fani s’est tenue dans un contexte socio-politique très difficile en France, à Paris, caractérisé par des manifestations et la grève des transports. Cela a eu une forte influence dans le chronogramme de la soirée, mais la principale difficulté à laquelle nous avons fait face est celle du financement. Pour réaliser un événement exceptionnel, il faut des moyens, et nous osons croire qu’à l’avenir, l’ACBF bénéficiera davantage de soutiens de sponsors et de nos autorités. Car il s’agit de mettre la culture burkinabè sur un piédestal à Paris.
En attendant la prochaine édition, merci à notre parrain, le Larlé Naba, à nos partenaires sponsors, à la communauté Burkinabè, aux autorités diplomatiques (ambassade et consulat) et à tous ceux qui, anonymement, ont contribué à la réussite de la deuxième édition de la Nuit du Faso dan Fani. Nous en sommes fiers même si ça nous met plus de pression pour la troisième édition.

Propos recueillis par Joachim Vokouma
Kaceto.net