Les terroristes qui sèment la peur dans le nord du Burkina sont-ils en train de réussir leur funèbre dessein, c’est à dire, vider cette partie de notre pays de ses habitants pour ensuite s’y installer et l’administrer selon leurs principes moraux ? La réponse pour l’instant est non, car en dépit des morts qu’ils ont déjà causés, des départs de fonctionnaires de leur poste, on n’est loin de la saignée dont rêvent ces fous de Dieu.
Reste que la situation est pour le moins très préoccupante, d’autant que des structures privées aussi commencent à déserter la zone, histoire de mettre leurs salariés à l’abri.
Dans un communiqué publié hier, le groupe Coris Bank, un des grands établissements bancaires de notre pays, très présent sur l’ensemble du territoire vient ainsi de fermer provisoirement ses bureaux à Djibo et délocaliser ses services à Kongoussi, dans le Bam et à Ouahigouya dans le Yatenga. Un point marqué par les Djihadistes dans la guerre psychologique aussi qui se joue entre eux et l’Etat burkinabè et qui appelle une réaction rapide et massive de nos Forces de défense et de sécurité. Il faut rendre coup sur coup !
Le combat sera long et c’est à la fin qu’il faudra juger. Les Burkinabè dans leur grande majorité soutiennent le gouvernement et les FDS dans l’accomplissement de leur mission, qui est d’assurer la sécurité partout dans le pays, y compris, et surtout dans le nord.
Il ne faut pas s’y tromper, c’est notre culture et notre manière vivre que les Djihadistes combattent. Ce qu’ils veulent, c’est nous imposer leur modèle de société, qui est aux antipodes du nôtre. Leurs rêves, c’est à terme nous empêcher de boire notre bière, notre dolo, quand nous voulons, où nous voulons, avec qui nous voulons. Ce qu’ils veulent, c’est empêcher nos femmes d’être coquettes, de s’habiller comme elles veulent, de mettre des rouge à lèvres, porter des mini-jupes ou des robes qui mettent en valeur leur corps. Leur rêve, c’est nous imposer un ordre moral tiré d’une lecture archaïque et littérale du Coran où seule la violence régit les rapports sociaux, exposant les plus faibles, c’est à dire les femmes, à l’arbitraire des plus forts. Leur projet de société, c’est ériger des murs entre les croyants, semer la haine de l’autre et provoquer des conflits permanents entre voisins dans les quartiers, nous transformer en robots, aptes seulement à obéir ; bref, c’est notre liberté en tant que Burkinabè qui est en jeu.
Depuis le début des attaques perpétrés contre notre pays, à commencer par les attentats de janvier 2016, on a enregistré aucune revendication, ni politique, ni économique de la part de leurs auteurs. Pourquoi sèment-ils la terreur dans un pays qui ne manifeste aucune velléité expansionniste, où la coexistence pacifique avec les différentes communautés est des plus harmonieuse ? La réponse à cette question réside dans l’essence même du terrorisme : faire peur sans raison, faire l’apologie de la violence, exalter le nihilisme.
Dans cette guerre qui est déclarée au Burkina, l’union sacrée de tous devient un impératif catégorique politique. Sans pour autant que chacun renie ses convictions et ses préférences idéologiques.

JV ; Kaceto.net