Du 6 au 7 avril se tient à Ouagadougou, sous l’égide du ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur, le premier forum national sur la migration et le développement. Estimant avoir été informés tard, et dans l’incapacité d’apporter une contribution qualitative à ce Forum, les Burkinabè de France ont préféré ne pas y participer

Par lettre du 22 mars 2017, le ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur a informé les autorités de l’ambassade du Burkina Faso à Paris, sur l’organisation du premier forum national sur la migration et le développement devant se tenir à Ouagadougou les 6 et 7 avril 20187 sous le thème « Développement économique et social du Burkina Faso : quelles contributions de la diaspora ? ». Suite à cette correspondance, le consulat Général du Burkina Faso à Paris, par lettre du 23 mars 2017, a informé les présidents d’associations et les responsables d’organisations de Burkinabè résidant en France sur le tenue prochaine de ce forum à Ouagadougou, invitant à une rencontre ce 2 avril dans les locaux de l’ambassade, aux fins de désignation d’un représentant de la communauté burkinabè de France pour ce forum.
Dans son mot de bienvenue, l’ambassadeur du Burkina Faso à Paris a situé le contexte général de cette rencontre, insistant sur le fait que les délais sont courts. Toutefois, il a précisé que l’information a été largement relayée dès l’instant où les autorités diplomatiques ont été saisies. Premier intervenant, Paul Tamini, au nom de l’Union des Associations Burkinabè de France (UABF), a relevé que ces délais courts ne permettent pas la concertation. « Il n’y a qu’à voir le nombre réduit de l’assistance ». Impossible, sans concertation de se rencontrer pour élaborer un texte que l’éventuel représentant irait défendre à Ouagadougou. Il a ensuite suggéré de faire une lettre au ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur pour faire ce constat d’impossibilité. ll convient donc d’expliquer au ministère pourquoi la communauté burkinabè de France ne pourra pas prendre part à ce forum des 6 et 7 avril. « Ce n’est pas un boycott, mais il ne sert à rien de désigner un représentant, si ce dernier n’a pas matière à exposer à Ouagadougou. Car l’essentiel, c’est la matière ».

A son tour Sibiri Nabaloum, délégué CSBE a demandé s’il y avait des candidats dans la salle. Et s’ils sont là, il leur revient d’expliquer le sens de leur candidature et la structure qu’ils représentent. L’ambassadeur a repris la parole pour résumer : « Nous avons donc deux voies : la désignation du représentant (je précise que nous avons 7 candidats), et la seconde option c’est la lettre au ministère. La décision finale revenant à la communauté qui « décide souverainement. » « Nous, représentation diplomatique, nous prenons acte de cette décision et nous transmettons à qui de droit. Étant entendu que le personnel diplomatique ne prend pas part au vote, par devoir de neutralité ».
Moussa Konaté, président de l’UABF a regretté le fait qu’un représentant irait à Ouagadougou sans élément venant de la communauté à défendre au forum. « Nous sommes le 2 avril, le forum commence le 6, à quel moment on pourra se retrouver pour discuter d’un contenu ? »
A son tour, Paul Tamini s’est voulu plus explicatif : « Il y a un thème. Qu’est-ce que la communauté a à dire sur ce thème ? C’est cela l’important. Et c’est indispensable. Or, objectivement, nous sommes incapables, dans ces délais-là, de rassembler des idées ».
Le doyen Théodore Kaboré est intervenu pour dire que « nous devons marquer le coup, car à chaque fois c’est la même chose. On a beau parler, écrire, chaque fois on nous met dans ce genre de situation. On ne peut pas travailler comme ça ! »
Devant cette tournure des discussions, l’Ambassadeur et le Consul Général argumentent qu’ils doivent quitter la tribune pour laisser la place à un bureau de séance pour poursuivre les débats. « C’est à la communauté de décider ». Ce bureau de séance est composé de Paul Tamini, Nabaloum Sibiri et Manli Dramane. La salle devait donc voter entre deux propositions qui se dégagent nettement. Première proposition : adresser un courrier à l’Ambassadeur à destination du ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur, expliquant pourquoi la communauté burkinabè de France ne pouvait pas désigner un représentant et, par conséquent ne pourrait pas prendre part au premier forum national sur la migration et le développement.
Deuxième proposition : désigner un représentant muni d’un questionnaire pour récolter les contributions des associations et organisations via internet. Le vote a donné six (6) associations en faveur de la proposition numéro un (1) et une association en faveur de la proposition numéro deux (2). C’est sur ce constat que l’Ambassadeur et Monsieur le Consul Général ont clos la séance aux environs de 16 heures.

Sayouba Traoré
Journaliste, écrivain
Kaceto.net