Emmanuel Macron a donc été élu hier 7 mai 8è président de la Vème république française avec 65% contre 35% à son adversaire Marine Le Pen. Un ouf de soulagement pour des millions de Français qui redoutaient une victoire de la Frontiste qui aurait été une honte ineffaçable pour un pays qui se veut défenseur des droits de l’homme et terre de diversité.
Les partisans du vainqueur ont fêté la victoire de leur poulain jusque tard dans la soirée au Carrousel du Louvre, mais au réveil ce matin, passée l’euphorie, il faut bien se rendre à l’évidence : la majorité des inscrits n’a pas voté pour Macron ; en réalité, il ne recueille que 43% comme le montre le graphique ci-contre. Les plus nombreux, soit 53% se répartissent entre vote pro Le Pen, abstentionnistes, votes blancs ou nuls. A l’évidence, même parmi ceux qui ont voté pour le candidat d’En Marche, beaucoup ont utilisé son bulletin pour barrer la voie à la fille de Jean-Marie. Comme en 2002, c’est tout sauf un vote d’adhésion.

Macron doit avoir le triomphe très modeste, d’autant que les législatives prévues en juin prochain risquent de déboucher sur une cohabitation, soit avec les Républicains, soit avec la gauche. Les Républicains n’ont pas perdu cette élection, mais leur porte-drapeau, François Fillon, qui a refusé de se noyer tout seul, entraînant son camp dans la défaite. Ils ont toutefois conservé quelque peu leur unité et iront aux législatives en ordre de bataille. A gauche, tous ceux qui ont utilisé le bulletin Macron au deuxième tour vont retrouver leurs repères aux législatives. Les 577 candidatures que s’apprêtent à investir "En Marche", vont devoir batailler contre des adversaires bénéficiant du soutien de partis et de militants aguerris à la violence de la campagne électorale. Le moins mauvais scénario pour le nouveau président est de se retrouver avec une cohabitation avec la droite. Sur de nombreux points, notamment en matière économique, il est plus proche de la droite républicaine que la gauche, y compris au Parti socialiste. Avec ses 19% au premier tour, Jean-Luc Mélenchon et les frondeurs du PS risquent de pourrir le mandat du jeune président de 39 ans. Pour lui, le plus dur commence.

Kaceto.net