En l’espace de quelques minutes, une longue file de véhicules s’est formée dans les deux sens sur l’axe Ouaga-Ziniaré, entre Loumbila et Nomgana. Les habitants de la localité ont posé des barricades en travers de la voie, bloquant la circulation. Ils protestent contre la mort accidentelle d’une lycéenne, tuée sur le coup par un automobiliste venant de la direction de Ziniaré. Hier soir, il était difficile de savoir ce qui s’est réellement passé. Selon certains interrogés sur place, le conducteur du véhicule roulait à vive allure et aurait raté le virage, à l’entrée de Loumbila. La victime, une lycéenne de 2e, qui s’était arrêtée au bord de la grande voie pour acheter des friandises, aurait été violemment percutée, puis traînée sur plusieurs mètres. Elle est décédée sur place et son vélo détruit. Selon d’autres, la lycéenne roulait bien sur la piste cyclable et c’est là que le conducteur, ayant raté le virage, l’a cognée par l’arrière. Dans un cas comme dans l’autre, la vitesse serait à l’origine du drame, survenu après la mort d’un élève du primaire samedi dernier, puis d’un vieux, tous également tués par des véhicules.
Hier soir, les jeunes de la localité étaient particulièrement remontés contre des gendarmes qu’ils accusent d’afficher du mépris vis à vis de la victime et ses parents. "Ils sont venus faire le constat et toute suite après, ils ont ordonné qu’on vienne tracter le véhicule parce que c’est ça appartient à un homme de tenue", raconte un d’eux. "Pendant que notre soeur n’est même pas encore enterrée, eux s’occupent du véhicule. C’est ce qui nous a énervés et c’est pour cette raison que nous avons bloqué la voie. On enterre notre soeur et après on libère la voie", poursuit-il.
Une négociation s’engage avec deux gendarmes. Les pandores disent comprendre la colère des jeunes, regrettent ce qui s’est passé et leur demandent s’ils acceptent libérer la voie pour que la circulation reprenne.
Après concertation, ils accèdent à la requête des gendarmes, non sans les avoir mis en garde contre les conséquences de pareils dérapages à l’avenir. Le père de l’élève tué samedi dernier insiste pour qu’on trouve une solution qui nous évite d’être tué comme des crapauds ou des lapins"

Kaceto.net