En poste depuis quatre ans, l’ambassadeur du Japon au Burkina a fait ses adieux hier soir au cour d’une cérémonie organisée dans la résidence du ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur. En l’absence du maître des lieux et patron de la diplomatie burkinabè, c’est le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité, Simon Compaoré qui a présidé la cérémonie, en présence de nombreux ambassadeurs accrédités au Burkina et de quelques ministres dont Eric Bougouma des Infrastructures, Laure Hien/Zongo de la Famille, de la solidarité nationale et de la famille, et Taïrou Bangré des Sports et loisirs. "Vous n’êtes pas un Samourai, mais un seigneur" lui a lancé le doyen du corps diplomatique à Ouaga, l’ambassadeur du Maroc, Farhat Bouazza.
Faisant le bilan du mandat de l’ambassadeur japonais dans notre pays, le ministre d’Etat, Simon Compaoré a noté qu’il était positif. A son actif, il a cité entre autres réalisations, les signatures de plusieurs échanges de coopération, la construction du Pavillon Soleil Levant au SIAO, les déplacements dans les provinces pour soutenir les actions de développement, le financement de l’achat de moulins et la construction d’écoles et d’infrastructures sportives comme la maison des arts martiaux. Pour l’ensemble de son oeuvre au profit du Burkina, l’ambassadeur a été élevé au grade d’Officier de l’ordre national du Burkina Faso par le ministre Simon Compaoré.
Prenant la parole, l’ambassadeur nippon a d’abord salué l’assistance en Mooré avant d’évoquer ce qui restera pour lui d’inoubliables souvenirs de son séjour au Pays des hommes intègres. Témoin des derniers bouleversements politiques intervenus au Burkina, il se souviendra longtemps de la marche des femmes le 27 octobre armées de leurs spatules, les milliers de jeunes prenant d’assaut l’assemblée nationale le poing fermé et la résistance des Burkinabè contre le coup d’Etat de septembre 2015. Les élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées dans un climat apaisé et dont les résultats ont été acceptés par tous, sont pour lui un modèle pour l’Afrique.

Le diplomate japonais a rappelé que son pays est impliqué dans la réalisation du Plan national de développement économique et social (PNDES) notamment dans le développement et le renforcement du capital humain.
Après la république dominicale, Haïti, la France et le Sénégal, Masato Futaishi regagne donc son pays pour une retraite bien méritée en espérant qu’"un bon vent m’amène un jour au Burkina". Pour l’instant, il ne sait pas ce que l’avenir lui réserve, mais il souhaite bien faire quelque chose dans le développement dans une relation de partenariat.
Economiste de formation, il avait entamé sa carrière diplomatique en 1974 sans l’avoir rêvée. "Je suis entré dans la diplomatie par la langue française, une langue que j’ai aimée parce que la professeure était très jolie", confie t-il.
Avant d’arriver au Burkina, il savait bien qu’un pays africain s’appelait d’abord la Haute-Volta, puis après le Burkina et que les habitants s’appellent Burkinabè. Mais note t-il avec sourire, "chez nous, nabè signifie casserole".
Des Burkinabè dont il voit des similitudes avec les Japonais, il retient leur "humilité, leur modestie et leur sens de l’écoute d’autre". En somme, "les Burkinabè sont les Japonais de l’Afrique", estime celui qui a joué un grand rôle dans le dénouement heureux de la crise que traversait la fédération burkinabè de karaté.

Kaceto.net