Dimanche 28 mai prochain, 300 000 électeurs sont convoqués dans 19 communes pour élire les conseillers municipaux, lesquels éliront en leur sein les bureaux des exécutifs locaux. Il s’agit d’un scrutin partiel uniquement organisé dans des communes où la mise en place des équipes municipales avait été émaillée de violences, parfois entre militants d’un même parti.
A trois jours de ce rendez-vous, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry et toute l’équipe qui l’accompagne ont donné cet après-midi des précisions sur les derniers réglages visant à garantir un scrutin libre, transparent et sécurisé. Il avait à ses côtés la cellule de sécurité dirigée par le commandant de gendarmerie Kouagri Natama.
Tous se sont voulus rassurants : tout a été mis en œuvre pour assurer la sécurité nécessaire au bon déroulement des élections. 4000 éléments des forces de sécurité seront déployés sur l’ensemble des bureaux de vote, et à chaque président de bureau de vote sera affecté deux éléments de sécurité.
Le même dispositif de sécurité sera maintenu lors de la phase des transferts des urnes au siège de la Commission électorale communale indépendante (CECI), puis la compilation des résultats et leur convoiement à Ouagadougou au siège de la CENI.
Un dispositif de veille est mis en place pour répondre à des urgences avant, pendant et après le scrutin. Dès ce matin, les premiers convois transportant les documents électoraux sont partis à destination de 12 communes, les 7 autres devant être servies dès demain.
Comme le Conseil supérieur de la communication (CSC), la CENI note aussi que la campagne électorale, qui s’achève demain, s’est bien déroulée. « Il n’y a pas eu d’accrochages ni incidents déclarés », a rassuré le président de la CENI. La cellule monitoring de la CENI note toutefois des situations de tension dans deux communes, Zabré, province du Boulgou où « des militants d’un parti politique accuseraient un autre parti politique d’avoir retiré les cartes d’électeurs de ses militants. Un des protagonistes a déposé une plainte à la police ». A Kindi, dans le Boulkiemdé, « un candidat n’a pas pu battre librement campagne dans un village où il serait titulaire sur la liste de son parti »
Dans les communes où les violences post-électorales de mai 2016 avaient conduit à des destructions de maisons, obligeant les habitants à se réfugier sous des tentes, la CENI a dû délivrer des duplicata de cartes d’électeurs pour permettre à des électeurs d’exercer leurs droits citoyens. Des transfèrements de documents ont également été faits à la demande de certains électeurs ou candidats sur le lieu de leur choix où ils ont des intérêts, comme le prévoit la loi.
Tout est donc fin prêt et il faut maintenant espérer que les exécutifs locaux pourront être mis en place à l’issue du scrutin du 28 mai. Newton Ahmed Barry a donné rendez-vous le 29 mai à 15 heures pour la publication des résultats.
Le Burkina aura alors bouclé la boucle des élections post-insurrectionnelles d’octobre 2014.

JV ; Kaceto.net