Hier, une manifestation organisée à Gao contre la mise en place des autorités intérimaires a été réprimée par l’armée qui a tiré à belles réelles, faisant 3 morts et 35 blessés. Ce matin, de bonnes sources, le bilan s’est alourdit et fait état de 8 morts, 35 blessés dont 10 dans un état grave. La situation demeure tendue.

Des pneus sont brulés dans plusieurs quartiers de la ville et les manifestants réclament toujours la démission sans délai du Gouverneur et du directeur régional de la Police.
La manifestation avait été interdite, mais les habitants l’ont bravée et répondu à l’appel de la Coordination des mouvements de résistance de la société civile et du Collectif international de la diaspora des régions du Nord pour réclamer le départ de ceux qu’ils accusent d’avoir « volé le pays et ne peuvent pas revenir imposer leur loi sur nous ».
Selon l’accord intérimaire entre le gouvernement et les mouvements armés, l’installation des autorités intérimaires et le redéploiement de l’administration devaient s’étaler du 15 juillet au 25 août 2016 en attendant de nouvelles élections. Le 31 mars dernier, l’assemblée nationale avait voté une loi autorisant la désignation des autorités intérimaires chargées d’administrer les régions du Nord mali, mais manifestement, les personnes choisies sont loin de faire le consensus.

La situation pourrait basculer dans la violence si des mesures urgentes ne sont pas prises à Bamako, d’autant que les jeunes, qui sont au devant la contestation, semblent déterminés à affronter même à mains nues les forces de l’ordre. A commencer par identifier et punir celui ou celle qui a ordonné de tirer sur les manifestants.

Kaceto.net