La violence post-électorale, née du maintien du président Pierre Nkurunziza au pouvoir à la fin de son deuxième et dernier mandat en juillet 2015, continue de faire des victimes au Burundi. Ce matin, dans la matinée, l’ex-ministre de la communication et porte-parole du gouvernement (2005-2007), puis ministre aux Affaires de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (2009-2011), Hafsa Mossi, a été assassinée à Gihosha, un quartier à l’est de la capitale, Burjumbura. Selon le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, cet acte odieux serait l’œuvre de deux criminels se trouvant à bord d’un véhicule.

Journaliste de profession, Hafsa Mossi était députée au parlement de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), au compte du Conseil national de la défense de la démocratie/Force de défense de la démocratie (CNDD-FDD), le parti du président Nkurunziza. « Attristé par l’assassinat aujourd’hui à Bujumbura d’Hafsa Mossi (…) Une grande perte pour la nation et pour l’EAC », a commenté sur son compte tweeter, le ministre des Affaires étrangères Alain-Aimé Nyamitwe.
Proche du président Nkurunziza, la défunte n’était cependant pas considérée comme faisant partie de l’aile radicale du CNDD-FDD, hostile à toute négociation avec tous les partis de l’opposition. On se souvient des larmes qu’elle a versées en juin 2015 à l’issue d’une visite d’un camp de réfugiés burundais de Mahama, dans le Rwanda.
Les violences post-électorales ont déjà fait plus de 500 morts et provoqué l’exode de plus de 270 000 personnes hors du pays, notamment au Rwanda et en République démocratique du Congo. L’Union africaine avait menacé, lors du sommet de février 2016, d’envoyer une armée d’interposition et stabilisation de plus de 5 000 hommes, avant de se raviser face au refus du président Nkurunziza. Depuis lors, Les négociations entre le pouvoir et l’opposition conduites par l’ancien président l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa n’a toujours pas débouché sur un accord de sortie de crise.

Kaceto.net