Le samedi 03 juin 2017, à la salle des fêtes de l’Ambassade du Burkina Faso à Paris, s’est tenue une rencontre inédite entre le Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso, Tahirou Barry, et des artistes et professionnels du tourisme, du spectacle et des arts d’origine burkinabè vivant en France.
En partance pour Bruxelles, dans le cadre des Journées européennes du Développement, l’escale de Paris a permis au ministre Barry, de rencontrer des responsables de la culture à l’UNESCO, des compatriotes, artistes et professionnels de la culture et du tourisme de la diaspora, avant de participer à la Nuit du Faso Dan Fani. A la rencontre de l’ambassade, le ministre dira « on a des artistes de qualité » dans la diaspora et la prise de contact avec eux vise à faire connaissance, donner des informations et recueillir des attentes.
Diverses informations sur le statut de l’artiste, la Commission nationales des Arts (CNA), le Fonds de Développement culturel et touristique (FDCT) avec ses guichets « industries culturelles » et « industries touristiques », le projet de création de la cité des arts à Bobo-Dioulasso et la poursuite du plaidoyer pour la culture, ont été portées à la connaissance de l’assistance. S’appuyant sur des exemples concrets, Tahirou Barry, a souligné la volonté de son département ministériel de promouvoir les créateurs et diffuser leurs productions.
Les échanges avec les participants ont permis de faire ressortir les difficultés de financement des artistes de la diaspora, l’enfermement dans la spirale du playback, la non-reconnaissance à leur juste valeur des professionnels de la diaspora lors des décorations honorifiques, le coût du dédouanement des instruments de musique, des matériels audiovisuels, ainsi que les délais de dédouanement…

A ces questions spécifiques à la diaspora, se sont ajoutées des questions plus générales : à quand une salle de culture digne de ce nom ? Quel intérêt et quelles conséquences de la politique de promotion de nouvelles salles de cinéma par des promoteurs étrangers ? Comment promouvoir le genre chez les managers, dans le show-biz ? La problématique de la retraite des artistes ? La question de la sécurité sociale des artistes ? Quelle contribution de l’Etat au financement du cinéma burkinabè ? Comment redonner ses lettres de noblesse au cinéma burkinabè, etc. Saisissant l’opportunité, la diaspora de France a porté à la connaissance du ministre Barry, de nombreux projets dont certains ont déjà été introduits.
A toutes ces questions, le Ministre a apporté des éléments de réponse. Il a dit apprécier la franchise des débats et la richesse des contributions, tout en souhaitant qu’un mémorandum lui soit envoyé par la voie administrative. Le Ministre conclura en ces termes, « vous n’êtes pas orphelins. Mon ministère est disposé à appuyer ce que vous faites ». Avant de prendre congé, Tahirou Barry a réitéré à l’endroit de ses interlocuteurs professionnels de la culture et du tourisme, que « tout est culture. Tout doit se fonder sur la culture ».
L’organisation en perspective des journées culturelles burkinabo-françaises en France, l’année prochaine, à l’instar de ce qui s’est passé déjà en Côte d’Ivoire et au Mali, illustre cette volonté.

R. BAKYONO, R. A. BAMBARA, A. BAGHNYAN, AmbabfParis.