L’opposition politique burkinabè a organisé une conférence de presse ce 08 juin 2017 à son siège à Ouagadougou. L’objectif était de dénoncer le projet de nouveau code électoral qui, selon le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré, est une menace pour la démocratie.

" l’Opposition souhaite que nous ayons une pensée pieuse pour un de ses membres brutalement arraché à l’affection des Burkinabè le 30 mai dernier. Il s’agit du Dr Valère Dieudonné Somé, Président de la Convergence Démocratique et Sociale (CDS)". C’est ainsi que le chef de file de l’opposition a débuté la conférence de presse, avant d’entrer dans le vif du sujet : "Dans le projet tel que présenté, on sent très nettement une volonté de supprimer la CENI dans son format actuel et de transférer ses prérogatives à l’administration", déclare t-il. Puis de poursuivre : "Déjà dans la commission constitutionnelle, lors des débats, les représentants de la majorité avaient exprimé leur volonté de voir supprimer la CENI pour confier l’organisation des élections à l’administration à travers le ministère de l’administration territoriale ; il en était de même pour l’ASCE-LC et le CSC. L’opposition s’y est farouchement opposée car la CENI dans sa formule actuelle est un acquis de haute lutte, un consolidant démocratique qui ne peut être brisé à la guise du pouvoir".

Plus que le contenu du projet de loi, c’est la démarche que le CFOP juge irrespectueuse. C’est le 30 mai dernier que le ministre de l’Administration territoriale remettait le projet de loi aux différents partis politiques en leur donnant une semaine pour apporter leurs remarques. Cette démarche étonne l’opposition parce que le ministre Simon Compaoré, alors ministre de l’Administration territoriale avait annoncé le 7 décembre 2016, qu’une rencontre inclusive de discussion aurait lieu avec tous les partis politiques pour discuter du nouveau code.

"Alors que nous nous attendions à la convocation de cette rencontre annoncée, où des discussions auraient lieu avec toutes les composantes sur les divers points qui posent problème, c’est avec une grande surprise que nous avons reçu un projet de loi concocté par le gouvernement tout seul, dans le secret de ses laboratoires, sans n’y associer personne, contrairement à ce qu’il avait promis".

L’Opposition politique s’est également prononcée sur l’attaque du domicile de Eddie Komboïgo. "Des incidents troubles ont lieu ces jours-ci qui motivent nos inquiétudes, parce qu’ils rappellent des méthodes que nous connaissons. Les filatures des opposants se multiplient, et s’ajoutent aux écoutes illégales de nos communications, chose avec laquelle nous avons déjà appris à vivre depuis longtemps"dénonce Zéphirin Diabré. Pour lui, "le summum est atteint avec les attaques à main armées contre les domiciles des opposants, comme ce fut dernièrement le cas au domicile familial du Président du CDP, Eddie Komboigo".
Le Burkina est un pays de savane où on sait qui est qui et qui fait quoi ! L’opposition politique exige toute la lumière sur ces agissements et tiendra le gouvernement responsable de toute atteinte à l’intégrité physique d’un opposant.

Pour terminer, le CFOP regrette que le MPP, parti au pouvoir, ne veuille pas gérer le Burkina Faso selon les acquis de l’insurrection populaire. Le Chef de file de l’opposition politique dénonce ce projet de code électoral mais aussi la décision au dernier conseil des ministres sur l’achat de véhicules alors même que les populations soufrent.

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