Ce soir, je vais me permettre d’être amer. Que ceux qui le peuvent veuillent bien me le pardonner. Ces quelques vers dont on entend le grincement. Mais, a-t-on vraiment besoin de hurlements ? Comprendront-ils nos cris muets ? Sincèrement, a-t-on besoin d’être expansif, quand le souffle est oppressé ?

« L’éternelle soumission aux illusionnistes est une nette invitation au viol
Cette langoureuse abdication de nous-mêmes est un appel au meurtre
Quand donc cessera cette grasse matinée des cerveaux constipés ?
Qui dira le non, au lieu du sirupeux peut-être, émondant les légitimes révoltes ?
Il est dit dans un bamanan plein d’images, un bamaman digne de Banzoumana
que la sueur du miséreux ne saurait se voir sous une pluie battante
Nos ancêtres quant à eux, enseignent avec justesse
Qu’on a peur en brousse lorsque le calme règne au village
Et qu’on ne saurait courir et se gratter en même temps
Parler avant le temps opportun fait de vous un imbécile
Parler alors que l’affaire est soldée fait de vous un lâche.
De grâce, ne soyons pas prisonniers de nos âmes, de nos affres !
Rien de pire que des tourments silencieux !
Il n’y a pas plus grave abomination que des rires sinistres !

Sayouba Traoré ; Journaliste, écrivain

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