Face aux atermoiements de la classe politique congolaises, à commencer par le camp présidentiel qui ruse pour éviter l’alternance politique, un groupe d’anciens dirigeants africains sortent de leur réserve et appellent à "transition pacifique et démocratique en République démocratique du Congo

En tant que dirigeants africains attachés à la démocratie, nous sommes profondément consternés par la situation politique qui prévaut en République démocratique du Congo (RDC). Elle constitue une menace à la stabilité, à la prospérité et à la paix de toute la région des Grands Lacs, voire de l’Afrique dans son ensemble. Nous nous devons de sonner l’alarme avant qu’il ne soit trop tard.

La non-tenue des élections en 2016, conformément à la Constitution, a provoqué une crise politique aigue. L’accord entre le Gouvernement et l’opposition conclu à la Saint Sylvestre sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale congolaise (Cenco) a permis d’éviter un désastre, mais sa mise en œuvre rencontre des difficultés croissantes qui mettent en péril le processus censé conduire à des élections pacifiques d’ici la fin de cette année.

Tant l’esprit que la lettre de l’accord ne sont pas respectés, minant la possibilité d’une transition non violente, vitale au développement de la RDC. Des élections intègres représentent pourtant la seule issue pacifique possible pour résoudre la crise de légitimité dont souffrent aujourd’hui les institutions politiques congolaises.

Le Gouvernement de la RDC et la communauté internationale doivent fournir toutes les ressources nécessaires à l’organisation des élections dans les délais prévu par l’Accord de la Saint Sylvestre à la commission électorale.

Nous appelons les leaders politiques de la RDC à donner la priorité à l’intérêt national. Le peuple congolais, déjà meurtri par des décennies de dictature, suivies d’années de guerre civile, aspire à la paix, au développement et au respect des droits de l’Homme, qui comprennent le droit à un gouvernement représentatif.

Si la crise actuelle frappe avant tout nos frères et sœurs congolais, elle aura des conséquences continentales si elle n’est pas traitée.

L’avenir de la RDC est en grave danger. Aussi appelons-nous les leaders congolais à redoubler leurs efforts de mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre de bonne foi afin de restaurer la confiance entre les partis et assurer des élections libres, crédibles et pacifiques d’ici la fin de l’année.

Kofi ANNAN
Ancien secrétaire général de l’ONU
Thomas BONI YAYI
Ancien prés. de la République du BéninJ
ohn KUFUOR
Ancien prés. de la République du Ghana
John MAHAMA
Ancien prés. de la République du Ghana
Thabo MBEKI
Ancien prés. de la Répub. d’Afrique du Sud
Benjamin MKAPA
Ancien prés. de la Répub. unie de Tanzanie
Festus MOGAE
Ancien prés. de la République du Botswana
Olusegun OBASANJO
Ancien prés. de la Répub. fédérale du Nigeria
Pedro PIRES
Ancien prés. de la République du Cap-Vert
Cassam UTEEM
Ancien prés. de la République de Maurice

Kaceto.net