Le 28 juin, sans prévenir, une quinzaine d’artistes burkinabè s’invitent dans les locaux de la radio Oméga à Ouaga2000. Une fois sur les lieux, ils exigent d’être reçus par la direction de la radio. Membres de la Coalition pour la renaissance artistique du Burkina Faso (CORA-BF), ils ont des choses à dire. Toutes affaires cessantes, la direction générale les reçoit pour les écouter. Ils sont venus protester contre ce qu’ils qualifient de non respect du quota de diffusion de la musique burkinabè sur les antennes de la radio, soit 60% comme le prescrit la loi. Pendant qu’ils égrainent leurs récriminations, ils entendent de l’autre côté, retentir le jingle de l’émission "Interconnexion", une des émissions phares consacrées à la musique conduite depuis des années par l’animateur Hamed Kossa. Comme pris d’une folie destructrice, une partie des musiciens quittent la table du directeur général et foncent dans le studio où l’animateur s’apprêtait à lancer l’émission. Ils somment Hamed Kossa d’arrêter son émission et de quitter le studio. Surpris par la violence des "invités" par comme les autres, il tente de protester. Un d’eux le bouscule et le menace : "sors", ordonne t-il sur un ton menaçant.
A l’évidence, ces musiciens ont prémédité leur sale acte puisqu’ils ont intégralement filmé la scène qu’ils ont immédiatement postée fièrement sur leur page facebook. Avant de la supprimer après le tollé que leur expédition a suscité chez les professionnels de la communication.
Cette façon de faire n’est pas acceptable. Rien, absolument rien ne peut expliquer, encore moins justifier le comportement de ces artistes qui prétendent défendre la musique burkinabè. D’autant moins qu’ils n’ont produit aucune preuve à l’appui de leur accusation.
Kaceto.net exprime sa solidarité à la rédaction de la Radio Oméga et à son animateur Hamed Kossa. La violence se saurait être une voie de règlement des conflits. Les artistes auteurs de cette scène qui ne les honore, pas ternissent leur propre image et desservent la cause qu’ils sont venus défendre.
Bien entendu, si le quota de diffusion de musique burkinabè n’est pas respecté, cela doit être corrigé dans le respect du droit.
Les organisations des professionnels des médias doivent sans tarder se saisir de cette affaire, y apporter des réponses adaptées afin que de pareils incidents ne se reproduisent plus. Il y a va de la sécurité et la liberté de chacun dans l’exercice de son métier.

Kaceto.net