Arrivé ce matin peu avant 10 heures à la tête d’une délégation, le premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly a regagné Abidjan en début de soirée. Une journée de visite au Burkina pour préparer le sommet du Traité d’amitié (TAC) et de coopération entre le Burkina et la Côte d’Ivoire prévu le 18 juillet prochain à Ouaga, la rencontre des ministres étant prévue le 17.

L’objet du séjour d’aujourd’hui portait sur la définition des sujets qui seront au menu des travaux des ministres, puis des deux chefs d’Etat. A l’hôtel Laïco où les travaux se sont déroulés, les deux parties sont tombées d’accord sur l’agenda qui sera proposé aux chefs d’Etat, à charge pour eux de le valider ou le modifier.
A l’issue de l’audience que le président Roch Kaboré a accordée à la délégation ivoirienne dans l’après-midi, les deux premiers ministres ont animé un point de presse et répondu à quelques questions des journalistes.
Selon le premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, le menu du prochain TAC devrait comprendre la construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, la réhabilitation et la construction du chemin de fer Abidjan Ouaga Tambao par le groupe Bolloré, la gestion de l’occupation du Mont Péko par des Burkinabè et la coopération administrative. Il sera question aussi de la coopération en matière de sécurité, notamment dans les échanges de renseignements dans la lutte contre le terrorisme, l’approvisionnement de la Société nationale d’hydrocarbures (Sonabhy) par la Côte d’Ivoire, la fourniture d’énergie au Burkina par la Côte d’Ivoire et les difficultés de la compagnie Air Burkina dans l’exploitation de la ligne Ouaga-Abidjan. « L’aéroport d’Abidjan est géré par une société privée, et Air Burkina a du mal à faire face aux taxes et autres droits et prestations qui lui sont soumis », a expliqué le premier ministre burkinabè. Son homologue ivoirien a promis qu’il plaiderait la cause d’Air Burkina auprès de qui de droit.
Sur la construction de l’autoroute, la partie ivoirienne a déjà entrepris le prolongement de la voie de Yamoussoukro à Tiébissou, l’étape suivant étant Bouaké, puis la frontière du Burkina. La partie burkinabè devrait lancer des travaux dans quelques mois, puisque le projet figure parmi les Partenariats publics privés (PPP) dont les procédures de passation des marchés ont été allégées cette semaine par le vote de loi à l’assemblée nationale.
Quant à la construction du chemin de fer, un contrat été signé avec Bolloré et les 12 et 13 juillet prochains, des discussions seront ouvertes avec le groupe français, sachant que ce dernier s’est engagé à rembourser une dette qu’il doit aux deux Etats dans le cadre de la concession de gestion du chemin de fer.
Au cours de la conférence de presse, le premier ministre ivoirien a révélé que son pays avait bien respecté son engagement pris il y a un an à Yamoussoukro d’augmenter de 70 à 80 MW la quantité d’énergie accordée au Burkina. « C’est même légèrement au-dessus de ce qui était prévu, puisqu’on atteint 83 MW », a révélé Amadou Gon Coulibaly. Lors des discussions, le Burkina a encore demandé et obtenu de son voisin du nord l’augmentation à 90 en 2018 et espère en obtenir 100 dans les années à venir, un souhait qui sera étudié lors du sommet des chefs d’Etat.
La Côte d’ivoire est-elle disposée à extrader l’ancien président Blaise Compaoré ? A cette question posée par un confrère, les deux premiers ministres ont botté en touche, préférant "laisser les autorités judiciaires s’en occuper".

Kaceto.net