En Afrique, le tourisme, représente un emploi sur 14, soit une force de travail de 21 millions de personnes. C’est ce que révèle l’édition 2017 du rapport de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) sur le développement en Afrique, intitulé : « Le tourisme au service d’une croissance transformatrice et inclusive ».

Selon ce document, sur les vingt années allant de 1995 à 2014, les arrivés de touristes internationaux sur le continent ont connu une progression annuelle de 6%, tandis que les recettes liées à cette activité ont, quant à elles, augmenté chaque année de 9%. Ainsi, les recettes d’exportation liées au tourisme sont passées de 14 milliards de $ à 47 milliards de $ sur la période 1995-2014.

Cette performance a porté la contribution du tourisme au produit intérieur brut (PIB) du continent à 8,5%, indique le document qui poursuit en révélant une statistique étonnante : 2 touristes sur 3 en Afrique sont originaires…du continent africain.

Cependant, si ces performances sont révélatrices du potentiel du secteur touristique africain, il n’en demeure pas moins que ce dernier doit surmonter un certain nombre de défis afin de donner sa pleine mesure. Ainsi, alors que le premier Plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine entend doubler la contribution du tourisme au PIB du continent, il faudra faire des efforts dans les secteurs des transports aériens, de la libre circulation des personnes, de la convertibilité des monnaies et surtout de l’intégration du secteur touristique dans les plans de développement conçus par les gouvernements.

Une attention particulière devra être portée aux questions de sécurité et de paix, ainsi qu’à la promotion de l’image du continent africain dans le monde, loin des clichés habituels sur les guerres et les maladies.

En terme de perspectives, la CNUCED estime que le secteur permettra la création de 11,7 millions d’emplois à l’horizon 2027. Il devra également être un vecteur d’amélioration de la condition féminine en Afrique puisque plus de 30% des entreprises touristiques du continent ont à la tête une femme, tandis que 36% des ministères dédiés au secteur sont dirigés par des femmes, soit le pourcentage le plus élevé au monde. De quoi faire dire à Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la CNUCED, « Le tourisme est un secteur dynamique qui dispose d’un extraordinaire potentiel en Afrique. Bien géré, ce secteur peut largement contribuer à la diversification et faciliter l’inclusion des communautés vulnérables. »

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