Transports routiers et ferroviaires, promotion du Genre, lutte contre les trafics transfrontaliers, renforcement de la coopération en matière de sécurité et de défense, etc., le 6è sommet du Traité d’amitié et de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina a pris fin hier soir. Sur une note de satisfaction des deux parties.

Hier dans la soirée, le président Alassane Ouattara, son premier ministre et les membres du gouvernement ivoirien ont regagné Abidjan après avoir participé, aux côtés de leurs homologues burkinabè, aux travaux du 6è sommet du Traité d’amitié et de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina (TAC). Les experts ivoiriens devraient suivre ce soir, après une journée d’excursions touristiques et de shopping.
Négocié et signé en 2008 par les présidents Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo, dont les ombres ont plané sur le conclave de Ouaga sans que, étrangement, leurs noms aient été cités, le TAC est devenu un cadre permettant aux deux pays de se concerter en permanence sur les problèmes auxquels ils sont confrontés, et de trouver des solutions communes aux préoccupations de leurs peuples. Le TAC sanctifie les liens séculaires qui unissent les deux pays, et concrétise le rêve des premiers présidents, Félix Houphouët-Boigny et Maurice Yaméogo de faire de la coopération entre les deux pays, un modèle d’intégration.
Le Traité couvre divers secteurs socio-économiques, allant du transport routier, ferroviaire, à de l’énergie, la recherche scientifique, la problématique du Genre, la jeunesse, les ressources en eau ou les questions de santé et d’emploi. Depuis le début, des projets communs ont été adoptés, notamment la construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouaga, la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouaga-Kaya et son prolongement jusqu’à Tambao, la localité qui abrite le manganèse burkinabè, l’approvisionnement en énergie électrique et d’hydrocarbures du Burkina par la Côte d’Ivoire.
Lors du dernier sommet tenu le 19 juillet 2016 à Yamoussoukro, 13 accords avaient été signé, dont les plus importants portent sur les facilitations des activités de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina en Côte d’Ivoire, et la convention de concession révisée de l’exploitation des transports ferroviaires entre les deux pays et la SITARAIL, la filiale du groupe français Bolloré.
A l’issue des concertations du 6è TAC, ce projet va sans doute connaitre un développement significatif dans les mois à venir. Les discussions entre les deux Etats et le groupe Bolloré ont abouti à un accord : les travaux de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou, long de 1260 km, débuteront le 15 septembre prochain. « Les travaux vont effectivement démarrer dès le 15 septembre, les commandes de nouveaux matériels également, de nouvelles locomotives (…) vont être en construction, et ça va aller très rapidement », a déclaré à la presse le PDG du de Bolloré Railways, Eric Melet.

Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur Alpha Barry a indiqué que « l’aboutissement des négociations avec le groupe Bolloré pour la réhabilitation du chemin de fer va permettre la réalisation du projet d’un montant total de 400 millions d’euros, soit 262 milliards de francs CFA », précisant que « la première phase de 130 millions d’euros soit environ 85 milliards de francs CFA sera exécutée sur une durée de 4 ans ».
Au total, 11 projets sur 24 soumis à l’appréciation des chefs d’Etat et de gouvernement ont été adoptés durant ce sommet. Ils portent sur la sécurité et la défense-les attentats terroristes qui ont frappé Ouaga et Grand-Bassam sont passés par là-, la lutte contre la traite des enfants, un phénomène dénoncé depuis des décennies par les organisations internationales, la promotion du Genre et de la jeunesse par la création d’un fonds qui devrait être abondé avant le prochain sommet.
Dans le domaine de la défense et la sécurité, un protocole a été signé portant création d’un cadre de concertation des deux exécutifs, ce qui devrait faciliter les échanges d’informations entre les services de sécurité.

Sur l’énergie, la Côte d’Ivoire s’est engagée à fournir plus d’électricité au Burkina et passer de 83 à 90 MW dès le premier trimestre 2018. Le Burkina en espérait 100 ! Un poste de contrôle juxtaposé sur la Léraba, à la frontière, devrait aussi voir le jour pour faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays, dans un esprit gagnant-gagnant, le marché burkinabè étant un important débouché pour l’écoulement des produits ivoiriens. « Nous sommes totalement engagés à rendre plus concrets les réalisations et les résultats des conférences au sommet », a déclaré le président Ouattara, pendant que son homologue burkinabè Roch Kaboré promet « des éléments plus concrets, plus palpables à montrer à nos populations ».
Le prochain sommet prévu en juillet 2017 dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro.

Kaceto.net
* Photos : Ouoba Yempabou Ahmed