Après un conclave de trois jours dans la salle de conférence de Ouaga 2000, les parlementaires des pays membres de la CEDEAO, plus le Tchad et la Mauritanie réunis autour des questions démographique, ont un objectif majeur à leurs gouvernements : atteindre 3 enfants par femme en 2030

C’est l’engagement fort qu’on retiendra de la rencontre de haut niveau des parlementaires de la CEDEAO, plus le Tchad et la Mauritanie qui s’est achevée hier à Ouaga2000. Ouverte le 20 juillet, cette rencontre visait plusieurs objectifs : inciter les parlementaires de la CeDEAO à s’impliquer davantage dans la mobilisation des ressources allouées à la santé, contrôler que ces ressources sont bien utilisées pour améliorer l’offre de santé par les gouvernements.
La situation démographique dans la région ouest-africaine et les projections des spécialistes montrent que sans une maîtrise du taux de fécondité, la population qui est déjà de 300 000 d’habitants, pourrait doubler d’ici 2050. "La démographie galopante annihile les efforts de développement et nous devons faire un effort pour atteindre 3 enfants par d’ici 2030", a déclaré le président de l’Assemblée nationale burkinabè, Salif Diallo.
Dans les années à venir, le combat sera donc d’inciter les gouvernements à allouer 15% des budgets au secteur de la santé conformément à l’engagement pris par les chefs d’Etat à Abuja en avril 2001, mais jamais respecté par aucun gouvernement, comme l’a rappelé le président de l’assemblée nationale du Bénin, Adrien Houngbédji. Pour y arriver, les exécutifs sont encouragés à augmenter annuellement de 2% les budgets de la santé et augmenter l’offre de santé en faveur des femmes qui souhaitent bénéficier des soins contraceptifs.
Le lien entre démographie et développement est fortement établi : quand il y a plus d’actifs que de passifs, un stock d’individus qui est bien éduqués, qui travaillent, les chances d’amorcer un développement économiques sont réelles que l’inverse. Or, dans les pays sous-développés, l’éducation et l’accès au soins restent réservés à une minorité. Le fort taux de fécondité s’explique en partie par le taux de mortalité infantile, ce qui conduit de nombreux couples en faire beaucoup d’enfants, non seulement dans l’espoir d’en garder quelques uns après les décès, mais surtout espérer compter sur les survivants pour leur porter secours, d’autant qu’ils ne bénéficient d’aucune assurance santé, encore moins de mutuelle de retraite.

Kaceto.net