A l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance du Burkina le 5 août et de la révolution démocratique et populaire du 4 août, la gauche extra-parlementaire a publié un texte dans lequel elle invite la jeunesse à "décider à prendre son destin en main"

Vaillant peuple du Burkina Faso, ouvriers, paysans, travailleurs, démocrates et patriotes progressistes ;

5 août 2017 : c’est le 57e anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance politique nationale ;

4 août 2017 : c’est le 34e anniversaire de l’avènement de la Révolution dans notre pays, dite Révolution démocratique et populaire (RDP).

A l’occasion de ces deux dates historiques, l’Union de la gauche extra parlementaire voudrait avant tout propos souhaiter un heureux anniversaire à chacune et à chacun, au peuple burkinabè tout entier.

Pour l’UGEP, le 5 août 1960 marque le couronnement de la lutte de notre peuple paysan, ouvrier et travailleur contre la domination et l’exploitation coloniales occidentales de notre territoire national, ‘‘la Haute Volta’’. Si nous devons être fiers de la lutte pour l’indépendance et l’émancipation de la Haute Volta, voire de toute l’Afrique menée par nos illustres aînés panafricanistes et progressistes de l’époque, nous ne devons pas perdre de vue que ces proclamations d’indépendance sont restées formelles. En effet, le néocolonialisme qui s’en est suivi, n’était qu’une forme déléguée et même pas déguisée d’asservissement de notre peuple, sous la houlette de l’impérialisme local et international.

D’où l’avènement du 4 août 1983 pour traduire le caractère inachevé et permanent de la lutte face à l’impérialiste. Le 4 août 1983 marque donc une autre victoire d’étape, c’est-à-dire la volonté de rupture d’avec l’ordre néocolonial instauré par les régimes postcoloniaux. Souvenons-nous des nombreux acquis engrangés par les quatre années d’expérience révolutionnaire : le patriotisme, l’intégrité, la bonne gouvernance, le respect de la chose publique, le refus de l’aide empoisonnée, l’accès au logement à chaque citoyen des villes, l’accès à la santé et à l’éducation, la restauration de la dignité de l’homme burkinabè et de notre pays sur la scène internationale, etc.

En dépit de l’arrêt brutal de cette expérience révolutionnaire, inédite en Afrique, le 15 octobre 1987 par Blaise Compaoré et ses alliés africains et occidentaux, et malgré le processus de liquidation des acquis de cette période, le peuple, particulièrement sa jeunesse, s’en est ressourcé pour l’organisation et la victoire de l’insurrection populaire des 30-31 octobre 2014.

Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. En effet, 34 ans après la survenue de la Révolution d’Août, et malgré un éveil relatif des consciences, nous constatons qu’une partie de notre peuple, surtout en sa frange jeune, souffre de sa propre complainte qui l’entraîne à développer une culture de griotisme, d’applaventrisme, auprès de personnes qui n’ont pas vocation à sortir le peuple de sa misère. Faut-il encore rappeler que l’esclave qui refuse de lutter pour s’affranchir ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort ? Il est donc temps que nous disions la vérité à cette pseudo jeunesse, à savoir qu’elle n’est pas sur la bonne voie. Car, au-delà des vicissitudes de la vie, la jeunesse doit comprendre que son salut ne peut venir que d’elle-même. A quoi sert-il de courir après « son ventre » avec une tête non pensante et des bras amorphes, sinon que d’être un fardeau pour son pays ? Il est donc temps de passer de la simple indignation à l’action.

L’autre constat est celui de la saturation intellectuelle et patriotique des hommes qui nous gouvernent. Ces hommes sont fatigués, dépassés, désaxés par tant de coups bas qu’ils ont passé le temps à nous donner et à se donner entre eux, à telle enseigne qu’ils en sont à oublier ce pour quoi ils sont venus en politique et pire, au pouvoir. Non seulement ils ont aliéné la chose politique, mais ils veulent également aliéner le pays par des choix capitalistes et néolibéraux. Il est donc temps que nous leur disions NON. Non à la banalisation de la responsabilité politique, non à l’absence de vision et de prospective, Non à l’enrichissement d’une minorité au nom de la misère du peuple.

Comme le disait Einstein, « on ne peut régler le problème avec l’état d’esprit qui l’a créé ». C’est tout simple.

Camarades militants et sympathisants de l’UGEP,

peuple du Burkina Faso,

jeunesse du Burkina Faso !

En vous conviant à commémorer les dates historiques des 4 et 5 août, l’UGEP voudrait vous inviter à faire vôtres les convictions suivantes :

 la jeunesse doit se décider à prendre son destin en main. Il faut se convaincre définitivement qu’au stade actuel de notre lutte, nul ne peut faire l’impasse sur l’aspiration du peuple burkinabè au progrès, à la justice, à l’équité et à la solidarité. Nous devons aller à l’assaut de toutes les structures politico-administratives sclérosées et rétrogrades. Nous devons régénérer la pensée politique ; nous devons nous lever et aller de l’AVANT sur la voie sociétale des valeurs fondamentales de notre vaillant peuple ;

 la quête profonde du peuple d’une autre forme de gouvernance, plus éthique, plus participative, plus démocratique, plus patriotique, plus juste, plus équitable et plus audacieuse, nous interpelle.

C’est sur cette note que l’UGEP vous souhaite une fois de plus heureux anniversaires des 4-5 août 2017 sous la pensée de Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, qui disait ceci en 2007 :

« Nous tenons aujourd’hui l’avenir entre nos mains. Ensemble, nous devons faire en sorte que nos petits-enfants n’aient jamais à nous demander pourquoi nous n’avons pas fait ce qu’il fallait et les avons laissés subir les conséquences de notre inaction. »

La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

Ouagadougou, le 4 août 2017

Pour la Coordination de l’UGEP
 Convergence Patriotique pour la Renaissance/ Mouvement Progressiste (CPR/MP)
 Jeunesse Consciente du Burkina (JCB)
 Parti de l’Alliance Ouvrière et Paysanne (PALOUPA)
 Parti Socialiste Unifié (PSU)
Dr Evariste Magloire YOGO