A l’occasion de la Journée internationale de la Jeunesse, l’association Citoyens responsables (CIRES) a fait une déclaration dans laquelle elle interpelle les pouvoirs publics à une rupture dans le système éducatif en faveur de la formation et l’enseignement technique

Le monde entier sur initiative de l’Organisation des Nations Unies célèbre chaque année le 12 Aout la Journée Internationale de la Jeunesse.

L’Afrique et particulièrement notre pays le Burkina Faso dont la population est majoritairement constituée de jeunes est invité à marquer un arrêt pour faire une autocritique sans complaisance sur les politiques publiques en faveur des jeunes, sur la place et le rôle des jeunes dans le développement économique et social.

Au Burkina Faso, il nous a été donné de constater que l’Etat a initié ces derniers temps plusieurs programmes en faveur des jeunes et des femmes mais force est de constater que beaucoup d’efforts reste encore à fournir dans plusieurs secteurs pour l’épanouissement et l’autonomisation de la jeunesse.

En ce jour dédié à la jeunesse, notre association « Citoyens Responsables » veut attirer particulièrement l’attention des décideurs politiques, des partenaires techniques et financiers du développement sur l’épineuse question de l’emploi des jeunes diplômés au Burkina Faso.

En effet selon l’Enquête Intégrale sur les Conditions de Vie des Ménages (EICVM 2009/2010) 82% des chômeurs sont des jeunes et 43% des chômeurs ont moins de 25 ans. Selon toujours la même enquête le taux de chômage est de 34,5% chez les jeunes de niveau supérieur, contre 17,2% chez les jeunes de niveau secondaire, 11,3% pour ceux de niveau primaire. Seulement 5,4% des jeunes non instruits sont au chômage.

La plupart des analystes économistes s’accordent à dire que la jeunesse est le fer de lance du développement économique. Il est alors paradoxal et triste de constater que le chômage a un visage jeune et ne cesse de gagner du terrain. Le diagnostic pointe du doigt le système éducatif actuel comme la principale cause de chômage des jeunes diplômés.

On peut affirmer sans risque de se tromper que l’école dans sa version actuelle ne favorise pas l’autonomisation des jeunes diplômés. Notre système éducatif fabrique des demandeurs d’emploi et rarement des créateurs d’emploi. L’Etat ne peut pas donner du poisson à tous les diplômés et malheureusement l’école ne leur apprend pas non plus à pêcher.

A l’occasion de la Journée Internationale de la Jeunesse notre association « Citoyens Responsables » interpelle d’abord les décideurs politiques et les acteurs du développement par rapport à la nécessité de mettre en place des programmes d’enseignement pratiques et plus orientés vers la création d’emplois décents au profit des jeunes. Nous plaidons ensuite pour le développement de l’enseignement technique et pour la formation des jeunes aux métiers. Selon l’Enquête Intégrale sur les Conditions de Vie des Ménages (EICVM 2009/2010) à peine 5% de la population de 16 à 64 ans a bénéficié d’enseignement et de formation techniques et professionnels.

Pour promouvoir l’auto-emploi, des modules sur l’entreprenariat, le leadership et le développement personnel doivent être introduits dans les curricula de formation.

Nous invitons enfin les jeunes à se former en leadership et à s’engager massivement dans les organisations de jeunesse pour défendre leurs intérêts car ensemble notre voix portera loin.

Vive le Burkina Faso à travers sa jeunesse !

CIRES : Citoyens Responsables