L’ONG "ONE" a publié son rapport sur l’évolution de l’aide au développement, intitulé « Rapport DATA 2017 : financer le siècle africain ». Selon l’organisation, en 2016, le montant global de l’aide au développement a augmenté de 7,4% par rapport à 2015, pour se situer légèrement au-dessus de 140 milliards de dollars. Ce qui représente 0,31% des revenus des pays donateurs.

Cette augmentation masque toutefois une réalité moins favorable puisque de nombreux pays donateurs, principalement les pays européens, ont considérablement augmenté la part de cette aide consacrée à l’accueil des réfugiés : « En 2016, les pays donateurs (…) ont affecté 15,4 milliards de dollars à l’aide aux réfugiés et demandeurs d’asile dans leur propre pays, un montant en hausse de 27 % par rapport à l’année précédente, » souligne l’ONG.

Ainsi, en 2016, dans des pays comme l’Allemagne et l’Italie, les coûts d’accueil des réfugiés ont dépassé les montants d’APD alloués à l’Afrique. Quatre pays donateurs – la Grèce, l’Italie, l’Autriche et la Hongrie – ont consacré plus de la moitié de leur aide bilatérale à l’accueil de leurs réfugiés.

Une autre alerte lancée par l’ONG : « l’aide au développement n’est pas allouée aux pays qui en ont le plus besoin », relève-t-elle. « La part de l’aide affectée aux pays les plus pauvres n’a cessé de diminuer : le pourcentage de l’APD alloué aux Pays les moins avancés est passé de 32 % en 2013 à 28 % en 2016, et celui à l’Afrique de 33 % en 2015 à 32 % en 2016. »

Malgré tout ONE reconnaît, sur la durée, de grands progrès dans la lutte contre la pauvreté : « En 25 ans, près d’1,1 milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté dans le monde. Sur la même période, la mortalité infantile a pratiquement été divisée par deux. ».

ECOFIN