Une ONG panafricaine a publié lundi à Abidjan un guide des "bonnes pratiques électorales" en Côte d’Ivoire, à trois ans du scrutin présidentiel, afin de préserver le pays d’une autre crise post-électorale, après celle qui a fait 3.000 morts en 2011.

Ce guide financé par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) vise à "prévenir les conflits électoraux, à travers l’organisation d’un scrutin crédible et accepté de tous", a expliqué à l’AFP Salimata Porquet, présidente de la Plateforme d’éveil électoral des femmes et des jeunes, une ONG panafricaine, auteure du document de 125 pages.

"Les élections étant au coeur de nos crises, il apparaît donc opportun de trouver des outils et mécanismes pour en faire des compétitions conviviales, fraternelles qui ne mettent pas en péril la vie des populations et les fondements de l’Etat et de la nation" a déclaré la ministre ivoirienne de la Femme, Mariatou Koné, lors d’une cérémonie.

Pour la ministre, avec ce guide, le pays dispose "désormais d’un outil précieux pour faire des élections un simple jeu à l’issue duquel, vainqueurs et vaincus, après la proclamation des résultats, en toute fraternité, se metteront ensemble au service de la population".

"Les frémissements qui sont notés au niveau des partis et des hommes politiques, dans la perspective des élections de 2020, montrent toute la justesse d’un tel outil qui vise à canaliser les comportements pour que notre pays ne souffre plus de douleurs postélectorales".

"J’en appelle au bon sens et à l’esprit citoyen de nos leaders politiques.
Mettez-vous au-dessous de vos intérêts partisans. Pensez au peuple (...). Adoptons les comportements qu’il faut pour épargner notre pays des traumatismes, douleurs et meurtrissures liées aux élections" a-t-elle martelé sous les applaudissements.

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a lancé dimanche un appel au "dialogue" et à "l’apaisement" politique en Côte d’Ivoire, lors de son retour dans le pays après plus de deux mois d’absence.

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ancien parti unique), allié du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, avait déploré en septembre des remous au sein des partis de la coalition "qui mettent à mal la cohésion au sein de l’alliance et la paix de notre pays".

"Depuis quelque temps, la vie du pays semble arrêtée, rivée sur une seule question, celle de l’élection présidentielle de 2020", avait dénoncé l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, chef du PDCI.

AFP