Bravant l’interdiction qui leur est faite, des policiers sont allés en grève la semaine dernière, ce qui a fortement perturbé le fonctionnement des services de sécurité. Pas du tout contente de ce mouvement d’humeur, la direction générale de la police
annonce des "sanctions appropriées" contre les grévistes

« Du 25 au 28 octobre 2017, la Police Nationale a été fortement ébranlée dans pratiquement tous ses compartiments par ce qui a été qualifié de mouvement d’humeur des personnels, caractérisé par un arrêt de service et des mouvements , parfois violents, d’éléments policiers, issus notamment de la Direction des Unités d’Intervention ( DUI) , à l’encontre de leurs collègues des autres services dans le but d’empêcher ceux-ci de poursuivre le travail.

« Le blocage dans le traitement du dossier de relecture de la loi 045-2010/AN du 14 décembre 2010 portant statut du personnel de la Police Nationale , la constitutionnalisation de la police nationale , le manque de considération, voire le mépris du Ministre d’Etat , Ministre de la Sécurité , vis-à-vis de l’Institution policière, etc. », ont été , entre autres, les raisons évoquées par ces éléments , pour justifier leurs comportements qui ont été très préjudiciables à la nation, à la sécurité et à la paix publiques.

En tout état de cause, la Direction Générale de la Police Nationale, qui a fait du dialogue et de la cohésion totale dans les rangs, son cheval de bataille, tient fermement à rappeler et faire respecter certaines dispositions des textes et lois qui fondent l’existence même de la Police Nationale. Il s’agit notamment des dispositions de la loi 045-2010/ AN du 14 décembre 2010 portant statut du personnel de la Police Nationale, ainsi que du décret N° 2012-119/ PRES /PM/MATDS/MEF/MFPTSS du 21 février 2012 portant code de déontologie de la police nationale.

Ces textes indiquent clairement que l’exercice du droit de grève n’est pas reconnu au policier, de même que toute forme de manifestation publique à caractère revendicatif (confère article 65 de la loi sus-indiquée).

Ainsi, tout policier se doit toujours de savoir, qu’il doit loyauté aux institutions républicaines et qu’il doit toujours rester digne et impartial. Au service du public, il doit se comporter de manière exemplaire (confère article 08 du Décret sus- mentionné).

Aussi, à l’analyse de la situation d’ensemble, la Direction Générale de la Police Nationale, sans préjuger du bien fondé de certaines de ces revendications, estime tout de même que le Rubicon a été franchi avec ce mouvement. Elle déplore donc ces agissements, dignes de nostalgiques d’un passé à jamais révolu, et invite instamment les personnels à se ressaisir, à savoir toujours raison gardée, et ce, dans l’intérêt public.

La Direction Générale de la Police Nationale assure que toutes les dispositions seront prises tendant à situer les responsabilités de ce mouvement d’humeur afin que des sanctions appropriées puissent être prises à l’encontre des agents impliqués.

La Police Nationale présente ses excuses aux populations, aux usagers de ses services qui ont été touchés d’une manière ou d’une autre par le mouvement regrettable d’arrêt de travail de ses personnels »

Direction générale de la police nationale