Venus des 45 provinces du pays et de la diaspora, près de 500 jeunes planchent depuis le 15 novembre sur les obstacles qui freinent l’épanouissement professionnel et social des jeunes. Un conclave boudé par les jeunes du MPP

L’ouverture des Etats généraux de la jeunesse a eu lieu le 15 novembre dans la salle des banquets de Ouaga 2000. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le premier ministre, Paul Kaba Thiéba en présence du ministre de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles, le Smaïla Ouédraogo

« Quelle gouvernance pour une contribution optimale de la jeunesse au renouveau politique, économique et social du Burkina Faso ? », c’est autour de ce thème que les travaux de ces états généraux ont débuté. Un thème que le ministre de la Jeunesse trouve interpellateur dans un contexte où la question de l’évolution du monde suscite beaucoup d’interrogations. « Il est paru nécessaire de créer un espace de dialogue national, inclusif et participatif en tant que moyen privilégié de compréhension mutuelle, de cadrage et d’aide à la décision. En se penchant sur les préoccupations des jeunes, le gouvernement, à travers le ministère en charge de la Jeunesse, veut s’occuper des problèmes du peuple, car, les jeunes représentent l’écrasante majorité des Burkinabés et leur conditions de vie est en étroite corrélation avec les réalités politiques, économiques », a déclaré le ministre.
Durant ces quatre jours que vont durer ces travaux, le ministre de la Jeunesse et les participants qui prennent part aux débats entendent identifier les problèmes liés à la jeunesse pour convenir d’options stratégiques en vue de solutions structurelles. Pour Smaïla Ouédraogo, l’organisation de cette rencontre montre que le gouvernement prend en compte l’opinion des jeunes d’autant plus que ceux-ci constituent la majorité de la population burkinabè.
Pour le premier ministre, cette activité rentre dans le cadre du PNDES,ce qui est a encouragé. « Comme vous le savez, le gouvernement et le peuple attendent beaucoup de notre jeunesse parce qu’elle incarne nos valeurs, nos vertus et ce qu’il y a d’éternel en nous, à savoir le patriotisme, le travail, l’honnêteté et bien-sûr, la solidarité » a t-il indiqué. Selon lui, une jeunesse bien formée assurera un bon avenir à notre peuple.
Au sortir de ces travaux, espère le ministre, les parties prenantes bénéficieront surement d’une compétence enrichissante pour la construction de leur pays.
La coordonnatrice résidente du système des Nations unies, Metsi Makhetha, croit savoir que cette forte mobilisation autour de ces travaux traduit la volonté des jeunes de s’impliquer dans la construction effective de la nation.
Elle est convaincue que les quatre jours de travaux seront une occasion de constituer un cadre pour un dialogue franc entre les parties prenantes de telle sorte qu’à la fin, il en résultera des propositions concrètes susceptibles d’être mises en œuvre au profit de la jeunesse.
L’organisation de ce conclave suscite beaucoup de polémiques aussi bien dans l’opinion qu’au sein du parti au pouvoir, le MPP, notamment dans sa composante jeune. Sur les radios et les réseaux sociaux, certains s’interrogent sur la pertinence d’une telle rencontre, deux ans après l’arrivée du MPP au pouvoir. "Pendant la campagne, les responsables du parti ont sillonné le pays à la rencontre de la population ; ils connaissent donc les problèmes des jeunes. On ne comprend donc pas le sens de ces états généraux", estiment-ils.
Au sein du MPP, l’organisation de ce conclave crée des mécontentements. Frustrés de n’avoir reçu qu’une quarantaine d’invitations, les jeunes du parti brillent par leur absence à ces travaux.

Frédéric Tianhoun et Georges Diao
Kaceto.net