Après une interruption à la fin de l’édition 2011 en raison des secousses que notre pays a connues, le Salon international du textile africain revient cette année, avec une édition qui se veut celle de la relance

C’est officiel : le président du Faso Roch Marc Chrstian Kaboré a inauguré ce matin l’ouverture de la 4ème édition du Salon international du textile africain (SITA), une fête dédiée aux produits issus du coton africain.
A la tribune officielle, on notait entre autres, la présence du premier ministre Paul Kaba Thiéba, du ministre d’Etat, ministre de la Sécurité Simon Compaoré, des ministres du Commerce et d’industrie, Stéphane Sanou, de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly, des Infrastructures, Eric Bougouma, de la Santé Nicolas Medah, ainsi que du maire de la commune de Ouaga, Armand Beouindé, et d’autres personnalités venus de l’étranger.
Il 9h05 quand le président du Faso descend de son véhicule, encadré par les services de sécurité et du protocole. L’hymne national, le Ditanyè retentit, tout le monde se met debout, et chacun se tient droit comme un i. L’animateur du jour, Big Ben annonce le programme de la cérémonie, qui débute par une parade civile exécutée par des élèves représentants les 13 régions, habillés aux couleurs de leur région d’origine. Ils sont suivis par dix associations de femmes et deux lycées de la ville de Ouaga habillés en Faso dan Fani, tous subventionnés par le SITA.
Premier à prendre la parole, le maire de Ouaga a salué la tenue de cette quatrième édition, signe que les promoteurs du SITA veulent « s’y implanter définitivement et sceller des liens avec une cité hospitalière qui a su accorder toute son importance à la culture et à l’économie durable ».

Il se réjouit du thème de l’édition, « Port du textile africain en milieu scolaire » parce qu’il « prône l’adoption du textile traditionnel en milieu scolaire. Une consommation des produits burkinabè qui nous rappelle un rêve si cher au président Thomas Sankara sous la révolution, qui n’avait malheureusement pas été compris ».
Fort heureusement, a-t-il ajouté, la promotion et la consommation de ce que nous produisons « est aujourd’hui une réalité porté par le président du Faso qui a fait du Faso dan Fani un habillement tendance ».

Quant au ministre du Commerce et de l’industrie parrain du SITA 2017, il voit dans le Salon une « vitrine pour la valorisation et la promotion du textile en vue de l’amélioration de sa contribution au développement socio-économique des pays africains ». Il a remercié les invités venus de pays étrangers, preuve qu’ils accordent de l’importance à cette filière qui fait vivre des millions de personnes en Afrique. Il a rappelé que le Burkina avait récolté 680 000 tonnes de coton graine durant la campagne cotonnière de 2016-2017 et une production de 285 000 tonnes de coton fibre, confirmant « le leadership du Burkina dans la production cotonnière en Afrique ». Le ministre du Commerce a toutefois souligné que si « cette performance est à saluer, force est de reconnaitre que la transformation locale du coton fibre, sa valorisation à travers les secteurs industriel et artisanal constituent des défis majeurs qui sont en train d’être relevés ».
Les difficultés que rencontre la filière cotonnière africaine ont été également soulevées par la directrice du SITA Antoinette Yaldia : abandon progressif du coton africain par les Africains au profit de tenues faites à bases de tissus non dérivé du coton, rude concurrence des produits africains par ceux venus d’ailleurs, problématique de la distribution ; etc., autant de problèmes auxquels le SITA veut contribuer à résoudre.

Dans la bataille pour la valorisation du textile africain, l’objectif du SITA est clair et la directrice l’a dit sans ambiguïté : promouvoir le coton bio, protéger et accorder au textile africain sa place dans le contexte de la mondialisation, jeter un pont entre l’Afrique et sa diaspora, pérenniser et institutionnaliser le SITA sont entre autres combats qui seront menés dans les années à venir.
Débutés lors des précédentes éditions, le contenu du combat de cette année va se décliner en plusieurs activités : une exposition vente dans les locaux du SIAO du 18 au 25 novembre, des rencontres B2B le 20 novembre dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères à partir de 8 heures, le forum sur le thème du SITA 2017, « Port du textile africain en milieu scolaire » au centre Cardinal Paul Zoungrana, défilés de mode ouverts au public tous les soirs à partir de 19 heures au SIAO, et la nuit du coton le 25 novembre où les prix seront remis aux meilleurs stylistes et des distinctions remises à des personnalités qui valorisent tous les jours le textile africain.

Comme les autres évènements culturels et économiques qui se tiennent régulièrement dans notre pays, l’organisation le SITA nécessite un budget conséquent, pas toujours facile à boucler. Selon la directrice du SITA, l’édition 2017 a été possible grâce au soutien de la république de Taïwan, le ministère du Commerce, celui de l’éducation nationale, la Sofitex, première société cotonnière du Burkina et chef de fils des acteurs de la filière qui soutiennent le SITA, les Filatures du Sahel (FILSAH) ainsi que les médias nationaux et étrangers.

A la suite du maire de Ouaga, la directrice du SITA a aussi remercié le président du Faso, qui en portant nos tissus traditionnels produits au Burkina lors de ses rencontres officielles au Burkina et à l’étranger, « contribue fortement à redonner ou à renforcer le goût du port de cette tenue dans notre pays.
Après avoir coupé le ruban symbolique, le président du Faso, effectivement habillé en Faso dan Fani, a visité les stands, pris un bain de foule dans une salle de cours pour les étudiants. Devant les journalistes, il a salué l’initiative du SITA et rappelé que la valorisation des produits nationaux notamment le soutien au secteur du coton était des préoccupations du gouvernement.
Le salon se poursuit tous les jours dans deux pavillons du SIAO, Kilimandjaro et Arc-en-ciel avec un accès libre.
Ce soir, premier rendez-vous pour le défilé des jeunes stylistes sur le podium du SIAO à partir de 19 heures.

Georges Diaso
Kaceto.net