L’augmentation du nombre de grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire, a focalisé l’attention des acteurs de la province du Kadiogo, jeudi à Ouagadougou, lors de la deuxième session du cadre de concertation provincial.

L’annuaire statistique officiel indique que la région du Centre comptait lors de l’année scolaire 2016-2017, près de 635 établissements pour 218 mille 592 élèves soient 85 mille 905 garçons et 132 mille 687 filles.

Cette forte concentration fait que la région affiche aussi le plus grand nombre de grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire.

Afin de faire l’état des lieux et envisager des solutions, les autorités de la province du Kadiogo se sont réunies le 28 décembre 2017.

Le président de la cérémonie Boureima Tiendrébéogo, par ailleurs secrétaire général de la province du Kadiogo, a affirmé que la situation des grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire est très inquiétante.

Il a fait remarquer que le phénomène s’était cantonné pendant longtemps dans les lycées et collèges avant de s’étendre de nos jours, aux écoles primaires.

C’est pourquoi, M. Tiendrébéogo a appelé à l’unité d’actions pour venir à bout du problème.

La communicatrice Marie Appoline Kafando/Lompo, chef de service au ministère de l’Education nationale, a fait cas des difficultés de tenir les statistiques à jour, à cause notamment, du manque de collaboration de certains responsables d’établissements.

Néanmoins, elle a relevé que 170 cas ont été recensés en 2013-2014 dans 54 établissements. En 2015-2016, il y a eu 86 cas dans 28 établissements contre 19 cas dans 6 établissements en 2016-2017.

Selon Mme Kafando, les conséquences des grossesses précoces et non désirées sont d’ordres sanitaires (risque de contracter le VIH, les avortements clandestins et les accouchements difficiles. Elles sont aussi d’ordres sociaux (le mariage forcé, la stigmatisation et le rejet de la famille).

On peut noter également les conséquences d’ordres éducatifs (les déscolarisations et les abandons scolaires).

Au niveau des causes, Appoline Kafando a notamment énuméré la pauvreté, la recherche du gain facile chez les filles, les relations sexuelles précoces, le multi partenariat sexuel, l’alcoolisme, la toxicomanie et l’éclatement de la cellule familiale.

La communicatrice a en outre cité, le manque de centre d’écoute pour jeunes, d’infirmeries et de services sociaux dans les établissements, les activités récréatives tardives (kermesse, bals), le refus des parents de parler de sexualité aux enfants.

Mme Kafando a dénombré également l’influence des TIC, la défaillance de l’éducation à travers la sous- information sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes et la faible accessibilité aux produits contraceptifs due encore à une certaine mentalité rétrograde.

A la suite de la communication, les participants ont tablé sur des pistes de solutions.

Ce sont entre autres, la promotion de l’abstinence sexuelle jusqu’au mariage ou à défaut l’utilisation de méthodes contraceptives, la mobilisation du monde associatif et communautaire en milieu scolaire et le renforcement de la personnalité des filles par le développement de l’estime de soi pour faire face au chantage des garçons.

Ils ont surtout mis l’accent sur le rôle primordial de l’éducation et de la nécessité d’éduquer les enfants sur les dangers liés à une mauvaise utilisation des TIC.

Agence d’Information du Burkina