Le président français, François Hollande a officialisé le 28 juillet, la constitution d’une garde nationale en appui aux forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme. La création de cette force « bâtie à partir des réserves opérationnelles existantes », avait été évoquée au lendemain de l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015. On ignore pour l’instant le type de formation qui sera proposé aux éléments constituant cette force et leur déploiement sur le territoire, mais on sait en revanche qu’elle est ouverte sous certaines conditions aux volontaires dans la police, la gendarmerie et l’armée.

Le 20 juillet 2016, le président de la République avait appelé « toutes les femmes et tous les hommes qui, en parallèle d’une carrière d’études ou d’un choix professionnel, ont choisi de s’engager au service de la protection des Français », une réponse face à l’émotion suscitée par l’attentat de Nice le 14 juillet et aux critiques de l’opposition qui n’a cessé de dénoncer l’immobilisme, voire l’incompétence de l’exécutif à assurer la sécurité des Français.
De fait, la garde nationale sera composée de réservistes de la police, de la gendarmerie et de l’armée et compote deux niveaux : le premier niveau comprend les réservistes opérationnels de la police et la gendarmerie. De 12 000, l’effectif sera porté à 15 000 et il sera désormais possible d’intégrer la réserve de la police dès l’âge de 18 et celle de la gendarmerie à 40 ans maximum. Les sapeurs-pompiers seront également ouverts aux volontaires sous certaines conditions à préciser.
Quant au second niveau, elle comprend les gendarmes partis à la retraite depuis moins de deux ans et dont le nombre est estimé à 10 000, et les 28 000 réservistes des armées titulaires d’un contrat d’engagement. Leur nombre devrait atteindre 40 000 d’ici à 2019 et seront déployés en permanence sur le terrain pour contrer les projets d’attentats.
Avec cette garde nationale, les citoyens volontaires sont invités, sans discrimination de parcours, à s’investir dans la protection et la sécurité sur l’ensemble du territoire français. Voilà qui rappelle les « Kogwéogo », ces groupes d’autodéfense burkinabè qui traquent les bandits et autres criminels dans les endroits où les forces de sécurité sont absentes. Avec toutefois cette différence fondamentale : la garde nationale est constituée de professionnels (policiers, gendarmes, militaires) en réserve, pendant que les effectifs des « Koglwéogo » comptent très essentiellement de volontaires sans formation aux métiers de la sécurité.

Joachim Vokouma
Kaceto.net