Lutte contre l’insécurité en général et le terrorisme en particulier, arrestation du colonel Auguste Denise Barry pour tentative de déstabilisation, plainte déposée contre lui par le chef de file de l’opposition, etc., le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité fait le bilan 2017 de ses activités à la tête du ministère

Le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, entouré de ses proches collaborateurs, avait rendez-vous ce matin 8 janvier dans les locaux du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur pour faire le bilan des activité de son ministère de l’année qui vient de s’écouler, les difficultés rencontrées et évoquer les perspectives pour 2018.
Il a d’abord présenter ses voeux à la presse avant d’évoquer les sujets qui défraient la chronique depuis quelques jours, en l’occurrence, l’arrestation du colonel Auguste Denise Barry, la plainte du chef de file de l’opposition contre lui pour détention illégale d’arme de guerre et la demande de son éviction de son poste de ministre de la Sécurité.
Sur l’arrestation du colonel Auguste Barry, le ministre d’Etat Simon Compaoré a été peu bavard, mais il a critiqué des informations publiés parc certains confrères sur le sujet. « Barry a été interpellé non pas, parce qu’il a mis en place une structure qui fait du bon boulot et qui était en phase de nous ouvrir les yeux (le gouvernement en place) quant à la manière dont on doit traiter la question sécuritaire, notamment la lutte contre le terrorisme », a déclaré le ministre le ministre, conseillant ceux qui veulent opiner sur le sujet de commencer par chercher les bonnes informations. Mais il a été arrêté " suite à certaines dénonciations sur les actes que l’intéressé a posés et il s’est avéré nécessaire de l’interpeller pour en savoir d’avantage, et ensuite après l’avoir écouté, ceux qui l’on écouté ont jugé nécessaire de le conduire à la MACA », plaide le ministre, ajoutant que "ceux qui voudrons voir clair dans cette affaire le verrons le moment opportun".
Le premier flic du Burkina dit avoir confiance en la justice de son pays, "car "aujourd’hui, on ne peut plus prendre quelqu’un comme ça, l’embastiller ou le tirer dessus comme un poulet ; ça, ce n’est plus faisable, l’insurrection a résolu cette question, on ne peut plus faire la force à quelqu’un".
Attendu sur la plainte déposée contre lui par le chef de file de l’opposition, Simon Compaoré ne s’est pas démonté, affichant même ce qui ressemble à du mépris lorsqu’il affirme : "la plainte de Zéphirin, si c’est une préoccupation pour vous, pour moi, ce n’est pas une préoccupation. Moi ma préoccupation, c’est ce que nous entrevoyons faire en 2018, je crois qu’à la fin de mon mandat, la question qu’on va poser ce n’est pas ce genre de questions, c’est qu’avez-vous fait ou réalisé dans le cadre des missions qui vous ont été confiées ? ». Il dit ne pas se préoccuper de ce genre de chose et interroge, sourire aux lèvres : "Il y a combien de gens qui convoquent des gens ? ou bien c’est par ce que s’est Simon Compaoré ? Sinon, les gendarmes savent que tous les jours, les services de police et de la gendarmerie sont remplis, on écoute des gens pour des convocations chaque jour que Dieu fait, donc laissez Simon, ça ne gêne pas Simon, ce qui préoccupe Simon, c’est la façon dont il diligente les actions au niveau de son ministère pour être au rendez-vous de l’histoire. Je suis serein. Je n’ai pas volé, je n’ai pas tué. Si je suis convoqué, je n’ai pas besoin d’ameuter du monde pour aller répondre"
A la question de savoir quel serait le vœu que le ministre aimerait que l’ensemble des journalistes lui souhaite, la réponse est sortie de sa bouche toute suite : "la santé, walaï, la santé ! Souhaitez au bon Dieu qu’il me donne la santé, qu’au cours de 2018, la santé devienne ma maladie quotidienne ; s’il y a la santé, on peut travailler"
Quant à sa capacité à gérer efficacement son ministère, est-il l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, comme le réclame Zéphirin Diabré qui demande son limogeage ?
La requête du chef de file de l’opposition l’agace visiblement, mais l’animal politique qu’il est sait désormais dominer sa colère : "Ce sont ceux qui viennent et qui ne veulent pas partir qui ont des problèmes. Etre ministre, c’est une mission, je sais que je vais partir. Mais c’est celui qui m’a mis là-bas qui peut prendre des décisions. Ce n’est pas à Zéphirin Diabré de lui demander de m’enlever. Compaoré n’a aucun problème. Quand je sortais dans le ventre de ma maman, ce n’était pas écrit sur mon front, Simon Compaoré ministre. Je suis allé à la retraite sans être ministre. Moi je sais que je vais partir, mais ce n’est pas celui qui parle, qui va me faire partir. Quand Roch Kaboré me nommait, il n’a pas demandé à Zéphirin s’il pouvait me nommer ministre. Chacun n’a qu’à régler ses problèmes. Zéphirin a aussi ses problèmes". Sacré Simon !!

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net