Le mot d’ordre de grève de 72h lancé par la Coordination nationale des syndicats de l’éducation depuis le 09 et qui s’est poursuivi hier 10 janvier par une marche-meeting. Dans l’après-midi, le premier ministre Paul Kaba Thiéba est monté au créneau pour appeler les syndicats au sens des responsabilités

C’est un homme très inquiet et préoccupé par la crise qui secoue le monde éducatif qui était face aux journalistes quelque temps après la marche-meeting des syndicats de l’éducation nationale hier. Le premier ministre Paul Kaba Thiéba ne comprend pas l’attitude des syndicats qui ont maintenu le mot d’ordre de grève alors que les discussions avec le gouvernement se poursuivent, même si le préavis a été déposé le 5 octobre. Il estime que les revendications des syndicats contenues dans la plateforme sont très sérieuses et qu’il faut les étudier avec délicatesse afin de ne pas frustrer d’autres corps, raison pour laquelle, d’après lui les négociations perdurent.
« J’ai donné des instructions expresses à la commission technique pour améliorer dans la mesure du possible, les réponses du gouvernement", a t-il déclaré. Il a reconnu que la coordination soulève des problèmes sérieux dont le traitement a des incidences financières considérables . "Les engagements du gouvernement pour l’amélioration du système éducatif, ainsi que la question du statut ont des incidences financières qu’il faut contenir et éviter d’autres revendications venant d’autres corps de métier", a t-il poursuivi. On apprend ainsi que l’incidence globale minimale de la plate-forme tourne autour de 50 milliards de FCFA. "L’évolution salariale globale a été très forte entre 2013 et 2017, passant de 353,5 milliards à 630 milliards F CFA, soit à peu près le double, sans tenir compte des engagements pris avec certains syndicats pour 2018 », a indiqué le premier ministre, avant d’ajouter : "Néanmoins, il est de ma responsabilité en tant que chef du gouvernement de les examiner et d’y apporter une réponse à la hauteur de la satisfaction minimale des syndicats et dans les limites de la soutenabilité des finances publiques ».
Le premier ministre s’est dit satisfait des négociations qui ont repris depuis le 04 janvier dernier, et qui se déroulent dans un état d’esprit que les deux partie ont jugé cordial. "A ce jour, après trois journées de négociation, 08 des 23 points de la plateforme ont été examinés et le gouvernement a pris des engagements pour apporter des améliorations au système éducatif. Sur la question du statut, les deux parties ont convenu d’en discuter après examen des avant-projets de textes élaborés à Koudougou, mais les discussions se poursuivent sur les autres points de la
plateforme » a-t-il dit.
En attendant de trouver un accord sur les points de la plateforme, le premier ministre en appelle au patriotisme des enseignants, aux parents d’élèves et à tous les acteurs de l’éducation nationale afin de sauver l’année scolaire en cours.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net