Après deux marches pour demander des comptes à leur maire sur le lotissement de Kouka, un village de la commune rural de Koubri, une délégation des manifestants a été reçue le vendredi 26 janvier 2018 par le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme à Ouagadougou. A l’issue des échanges, Maurice Banané à rassuré la délégation que des dispositions sont prises pour éviter l’accaparement des terres par les opérateurs immobiliers.

Le problème foncier qui oppose le maire de la commune de Koubri et une partie de population semble être la conséquence d’une promesse électorale non respectée. En effet, selon Wendyam Birba, porte-parole de la délégation, le problème foncier du village de Kouka ne date pas d’aujourd’hui et le maire avait promis d’en faire son cheval de bataille lorsqu’il sera élu. « Il nous a promis que s’il est élu, il va rencontrer les autorités et les sociétés immobilières pour résoudre le problème de lotissement. C’est sur cette base que nous l’avons voté » a rappelé Wendyam Birba. Une fois à la tête de la mairie, la promesse de campagne semble être reléguée aux oubliettes. A en croire le porte-parole des manifestants, l’actuel maire a procédé à la distribution des terres aux sociétés immobilières sans consulter la population. Et c’est après un dialogue infructueux que les manifestants ont opté de barricader deux fois la route nationale reliant la ville de Pô à Ouagadougou pour se faire entendre. A travers ces manifestations, Wendyam Birba et ses camarades disent vouloir « demander des comptes à leur premier responsable pour avoir trahi sa promesse de campagne ».
Après avoir écouté attentivement les faits relatés par le porte-parole des manifestants du village de Kouka, le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat, Maurice Bonané, a estimé qu’on faisait du bruit pour rien. Pour lui, ce sont des informations non fondées qui ont occasionné la situation actuelle. Sur la présence des sociétés immobilières à Kouka, le ministre se veut clair : « Dans le village de Kouba, nous n’avons signé aucune décision offrant même un centimètre carré à une société immobilière. Tout sera mis en œuvre pour le respect des textes », a-t-il dit. Il a par ailleurs invité la délégation à se départir des rumeurs, de la désinformation et la manipulation. En guise de recommandation, Maurice Bonané a invité Wendyam Birba et toute la délégation à « dépassionner les débats sur les problèmes liés au foncier et à privilégier le dialogue ».
A l’issue de la rencontre Wendyam Birba semble ne pas être satisfait car pour lui, le ministre devrait effectuer le déplacement à Kouka pour constater la présence effective des opérateurs immobiliers. « Comme le ministre dit qu’il n’a pas donné une autorisation aux sociétés immobilières, de retour, nous allons faire arrêter tous les travaux car c’est de l’illégalité », a prévenu Wendyam Birba.
Visiblement, la rencontre avec le ministre semble n’avoir pas résolu le problème même si le ministre a estimé qu’"ils m’ont compris et je les ai compris".
Jusqu’où ira donc ce problème qui divise déjà la population. En état de cause, l’Etat doit prendre ses responsabilités afin d’éviter le pire.

M’pempé Bernard HIEN
Kaceto.net