"Trop souvent, on invoque l’héritage des 27 années de Blaise Compaoré, lequel héritage qui agirait aujourd’hui comme une boue collante dans laquelle l’action politique serait engluée. L’argument est de moins en moins crédible. On s’est battu pour le changement et on s’est arrêté en chemin. Voilà la cruelle vérité"

Jeudi 01 février. Le remaniement tant attendu est acté. Halte maintenant aux supputations et aux procès d’intention. Une seule chose est certaine, et il ne me semble pas inutile de le rappeler : même élu démocratiquement, même animé des meilleures intentions du monde, le président KABORE n’a pas le pouvoir de nommer tous les 18 millions de Burkinabè ministres. Donc un grand MERCI aux sortants pour service rendu à la nation. Et COURAGE aux nouveaux promus pour affronter les tâches qui les attendent. Et maintenant AU BOULOT !
Du courage, car trop souvent, on invoque l’héritage des 27 années de Blaise Compaoré, lequel héritage qui agirait aujourd’hui comme une boue collante dans laquelle l’action politique serait engluée. L’argument est de moins en moins crédible. On s’est battu pour le changement et on s’est arrêté en chemin. Voilà la cruelle vérité. Il faut la regarder en face. On a eu le temps d’essayer autre chose depuis le départ de Blaise. L’a-t-on tenté ? Certains parmi les grands d’aujourd’hui étaient aux affaires durant ces 27 années que l’on dénonce. Vrai ou faux ? La plupart de ceux qui dénoncent aujourd’hui ont gardé un silence prudent pendant ces 27 longues années. Mieux, ou pire, certains ont même joint leur voix pour critiquer ceux qui osaient la moindre objection. Je l’ai personnellement expérimenté chaque fois que je risquais une publication dans la presse nationale et dans la presse en ligne. Et je n’ignore pas que d’autres compatriotes peuvent en dire autant. On peut même aller plus loin. Contentons-nous seulement de cela. Ce que je puis dire, c’est que si on veut réellement se défaire de l’héritage, il n’est jamais trop tard pour changer. Surtout que la mutation est incontournable. L’important, c’est de le faire avec le peuple. Tous ensemble ! Vraiment ! Pas en faisant semblant.

Sayouba Traoré
Journaliste, écrivain
Kaceto.net