Après l’émotion suscitée par la mort brutale du cinéaste Idrissa Ouédraogo, le dramaturge et promoteurs des Recréatrales laisse éclater sa colère contre le sort réservé aux artistes burkinabè. Émouvant !

« Excellences
Monsieur le Président du Faso
Messieurs les membres du gouvernement
Honorables députés de notre auguste Assemblée Nationale
Personnalités diverses avec vos grades et rands respectifs...
Chers fonctionnaires de la culture
Mesdames messieurs
Au lendemain de l’enterrement de Idrissa Ouedraogo,
Je voudrais vous dire :
De Guingané à Idrissa ,
De Bourou à Sotigui......
Personne n’est mort de maladie...
Nous les artistes et créateurs de ce pays
Nous mourrons de rage,
De colère
De tristesse,
De honte ,
De mépris,
D’abandon...
Nous mourrons avec nos rêves et nos projets au travers
Le coeur et la gorge ensanglantés par des épines féroces .
Et quand vous nous enterrez avec les honneurs,
On ne se repose jamais en paix.
Nos rêves s’échappent
Se promènent
Cherchent le coeur d’un autre créateur vivant
Et s’ y accrochent
Sur d’autres rêves nouveaux et survivent
Jusqu’à ce que l’indifférence de tous l’assassine ,
De nouveau....
Excellences,
Quand nous mourrons,
Sachez le
C’’est un meurtre...
Un meurtre prémédité...

Je voulais juste vous prévenir que les prochains assassinats sont en cours...
je vous donne quelques noms
Jacques Guégané
Prosper Kompaoré
St Pierre Yameogo
Ky Siriki...
Komboudri....
Zougnazagmda...
Pacéré...
Abdoulaye DAO
Irene Tassembedo
HOOOoo..je m’en tiens ici...
Nous sommes nombreux

Maintenant vous savez ..
Faites quelque chose d’historique..
S’il vous plaît !
Personne d’entre nous ne meurt ,vraiment, de maladie !
Personne !...
On crève ....
D’ amour éperdu....
Pour notre art...
Pour notre pays...
Seuls... »

Etienne Minoungou
Kaceto.net