Plus de 31.000 fonctionnaires en grève au Tchad depuis six semaines n’ont pas reçu leurs salaires du mois de février, a-t-on appris auprès de plusieurs concernés qui s’étant rendus mercredi dans les banques ont constaté le non approvisionnement de leurs comptes.

La mesure concerne surtout les agents des ministères de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Santé publique. En retenant leurs salaires, le gouvernement tchadien a mis en application la loi 32 qui n’autorise aux fonctionnaires que trois jours de grève dans le mois.

Ainsi, au ministère de l’Education, seuls les agents contractuels composés des sentinelles, des secrétaires de bureaux, des plantons, jardiniers et autres agents d’appui ont reçu leur salaire.

Au ministère de la Santé, certains infirmiers ayant travaillé ont été aussi payés, contrairement aux enseignants-chercheurs qui, comme leurs collègues de l’Education nationale n’ont pas reçu leurs soldes. En 2015, il y avait 123 073 fonctionnaires au Tchad.

« Il était évident, et d’ailleurs, on s’y est préparé qu’avec la fermeture des écoles et universités, on n’aura pas de salaire. Tant mieux pour eux, c’est maintenant que la lutte commence », a confié à APA un enseignant, trouvé dans la cour de l’école du centre siège du syndicat des enseignants du Tchad.

Dans une ambiance surchauffée, plusieurs enseignants se sont très vite regroupés sur ces lieux pour analyser la situation.

De sources proches de la plateforme revendicative, les responsables sont en concertation pour adopter la conduite à tenir face à l’application de la loi 32 portant sur le droit de grève au Tchad.

Sur injonction du Bureau international du travail (BIT), elle devrait passer en seconde lecture à l’assemblée nationale.

Malgré la dureté de la mesure gouvernementale, les enseignants sont déterminés à poursuivre la grève qui en est à sa sixième semaine.

Conséquence de grand mouvement d’humeur, des milliers d’enfants ne vont plus à l’école et les patients sont sans soins dans les hôpitaux.

APA