Béchir Saleh, que la justice française souhaite interroger, a été blessé par balle vendredi en Afrique du Sud et hospitalisé.

Béchir Saleh, ancien directeur de cabinet du leader libyen Mouammar Kadhafi, a été la cible d’une agression par balle, à Johannesburg (Afrique du Sud) où il est exilé. Depuis des années, l’homme, ex-argentier du colonel mort en 2011, est par ailleurs dans la ligne de mire de la justice française qui aimerait pouvoir l’interroger dans l’enquête sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Son nom ressort en effet dans les accusations formulées par l’intermédiaire Ziad Takieddine et d’ex-dignitaires libyens.
Selon plusieurs de ses proches interrogés samedi par Le Parisien, les faits se sont déroulés vendredi dans la banlieue de Johannesburg. Ce dimanche, l’avocat de Béchir Saleh, Me Eric Moutet, a confirmé cette information auprès de l’AFP. Il a précisé que son client avait été hospitalisé mais que son pronostic vital n’était pas engagé.
Une enquête à tiroirs
La victime est visée par un mandat d’arrêt international. Les magistrats français soupçonnent Alexandre Djouhri, un homme d’affaires proche de Nicolas Sarkozy, d’avoir aidé Béchir Saleh à quitter la France, en jet privé via le Niger au printemps 2012, alors qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt dans son pays. Les juges s’interrogent également sur la vente suspecte en 2009 d’une villa située à Mougins (Alpes-Maritimes), pour environ 10 millions d’euros, à un fonds libyen géré par Béchir Saleh. Ils soupçonnent Alexandre Djouhri d’être le véritable propriétaire et vendeur de ce bien et de s’être entendu avec Béchir Saleh pour fixer un prix d’achat « très surévalué », selon les éléments de l’enquête rapportés à l’AFP.
Arrêté en janvier à Londres notamment pour « détournement de fonds publics » dans le cadre de cette enquête, Alexandre Djouhri est dans l’attente d’une audience d’extradition vers la France. Jusqu’alors, il s’est toujours soustrait aux convocations de la justice. Dans cette même enquête, l’ex-secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant a déjà été mis en examen pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, en raison d’un virement suspect de 500 000 euros.

Le Parisien