"Procès du putsch manqué, sortie incendiaire et divisionniste de certains hommes politiques, polémiques sur les fonds communs" etc., sont entre autres sujets sur lesquels le Réseau dignité a tenu en haleine les journalistes le 12 avril dernier au Centre de presse Norbert Zongo.

Pour le président du Réseau dignité (RD), Hamidou Tiono, l’actualité de notre pays marquée par le procès du putsch manqué, les propos tenus par Soumane Touré appelant les militaires à balayer le régime en place, les grèves au ministère de l’Economie, des finances et du développement notamment sur les fonds communs, sont des sujets qui "peuvent faire déraper tout le pays si on n’y prend garde".
Sur le procès du putsch manqué, la tournure que prennent les choses n’est pas ce à quoi les membres du RD s’attendaient. « Le début de ce procès tant attendu sonnait comme un ouf de soulagement pour les martyrs, les insurgés et l’ensemble de la vaillante population burkinabè qui a doublement résisté et vaincu 27 ans d’oppression. Le déroulement de ce processus judiciaire donne cependant un goût amer au regard de son évolution et de l’extrême légèreté avec laquelle s’illustrent les avocats de la défense », a déclaré le président du Réseau dignité. Il accuse par ailleurs les deux généraux, Bassolé, Diendéré et leurs avocats de faire dans le dilatoire pour ne pas se faire entendre quant aux charges qui pèsent sur eux, chose que les membres du réseau dignité condamnent fermement. « Nous assistons à des coups de théâtre à chaque fois que le procès doit se tenir, à des attaques terroristes à répétition qui pour nous ne sont plus une coïncidence à en croire les différentes écoutes téléphoniques et les enquêtes parues dans certains journaux indiquant un lien avec le dossier du putsch. Une façon comme une autre de ralentir la recherche de la vérité », a-t-il commenté. Puis de poursuivre : « C’est ainsi qu’en toute responsabilité, nous interpellons ici les autorités judiciaires afin qu’elles fassent preuve de diligence sur ce dossier pour que la vérité et la justice soient enfin rendues au nom du peuple ».
Au cours de ce point de presse, Hamidou Tiono et ses camarades ce sont également prononcés sur la « sortie incendiaire et divisionniste de certains hommes politiques ». Ils pointent du doigt le président du Parti de l’indépendance du travail et de la justice (PITJ), Soumane Touré qui a tenu d’après eux, des propos inciviques, intolérants qui sapent les acquis démocratiques pour lesquelles le sang des martyrs a coulé.
Les propos du président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) Eddie Komboïgo ont également suscité un mécontentement au sein du Réseau. « Comment peut-t-on admettre que dans un tel contexte d’insécurité et de lutte contre le terrorisme ambiant, qu’un individu fut-il chef de parti politique déclare que "la solution aux attaques terroristes, c’est nous en 2020 » ? , s’est-il interrogé.
Le Réseau dignité s’est aussi prononcé sur la polémique à propos des fonds communs, qui d’après ses membres ne doit pas être réclamés comme un droit. Ils appellent d’ailleurs le gouvernement à revoir la distribution « illégale de ces fonds » et aux syndicalistes à mettre un peu d’eau dans leur vin pour une sortie de crise. « Nous invitons particulièrement ces différents agents du ministère de l’Economie et des finances et de manière générale, les autres agents de la fonction publique à faire des sacerdoces, à aller au-delà de leurs intérêts personnels afin de comprendre la nécessité de la gestion efficiente du bien commun », a conclu Hamidou Tiono.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net