Des dizaines de Palestiniens ont été tués lundi 14 mai par l’armée israélienne lors de manifestations et de heurts contre le transfert à Jérusalem de l’ambassade des Etats-Unis en Israël.

Il a fait part de "la vive préoccupation de la France". Emmanuel Macron a condamné, dans la soirée du lundi 14 mai, "les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants" palestiniens. Le chef de l’Etat n’est pas le seul à s’exprimer, après les affrontements meurtriers qui se sont déroulés, tout au long de la journée, à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. L’armée israélienne a tué des dizaines de personnes qui protestaient contre l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, l’une des promesses les plus controversées du président américain Donald Trump.

Selon le dernier bilan du ministère de la Santé local, établi à 18 heures, 52 Palestiniens sont morts. Parmi eux, huit enfants de moins de 16 ans ont été recensés, d’après l’ambassadeur palestinien à l’ONU. C’est la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l’enclave sous blocus.

Ces événements ont suscité de très nombreuses réactions diplomatiques. Franceinfo résume les plus marquantes.

Le président de l’Autorité palestinienne dénonce un "massacre"
Après avoir dénoncé un "massacre", Mahmoud Abbas a déclaré que les Etats-Unis n’étaient "plus un médiateur au Moyen-Orient". Il a annoncé trois jours de deuil dans les Territoires palestiniens et une grève générale mardi. Faisant référence au plan de paix promis par le président américain mais qu’il n’a pas encore dévoilé, Mahmoud Abbas a déclaré : "Nous n’accepterons rien de leur part, nous n’écouterons rien venant d’eux." L’Autorité palestinienne n’acceptera qu’une "médiation internationale", a-t-il ajouté.

Un peu plus tard, la Maison blanche lui a répondu : "La responsabilité de ces morts tragiques repose entièrement sur le Hamas." De son côté, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a défendu l’usage de la force par le droit de son pays à protéger ses frontières contre l’organisation "terroriste" Hamas.

La France condamne "les violences"
Dans la soirée de lundi, Emmanuel Macron s’est entretenu "avec le roi Abdallah II de Jordanie, gardien selon la tradition des Lieux saints de Jérusalem et avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas". A cette occasion, le chef de l’Etat a réaffirmé "la désapprobation de la France à l’encontre de la décision américaine d’ouvrir une ambassade à Jérusalem" et souligné que le statut de la ville "ne pourra être déterminé qu’entre les parties, dans un cadre négocié sous l’égide de la communauté internationale".

Faisant part de "la vive préoccupation de la France sur la situation à Gaza, à Jérusalem et dans les villes palestiniennes", le président Macron "a déploré le grand nombre de victimes civiles palestiniennes à Gaza". Il échangera également "dans la journée de mardi" avec le Premier ministre israélien.

Un peu plus tôt, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait appelé "l’ensemble des acteurs" à prévenir "un nouvel embrasement" au Proche-Orient. Tandis que l’Union européenne a exhorté à "la plus grande retenue", tout comme Londres, qui a également lancé un appel au calme.

L’Afrique du Sud rappelle son ambassadeur en Israël
"En raison du caractère grave et aveugle de la dernière attaque israélienne, le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler l’ambassadeur Sisa Ngombane avec effet immédiat", a annoncé le ministère des Affaires étrangères d’Afrique du Sud. "Les victimes étaient en train de participer à des manifestations pacifiques contre l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem qui constitue une provocation", ajoute le texte, qui condamne "l’agression violente des forces armées israéliennes".

Le Koweït demande une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU
De son côté, le Koweït a demandé la tenue, mardi, d’une réunion publique du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient. "Nous condamnons ce qu’il s’est passé. Il y aura une réaction de notre part", avait affirmé un peu plus tôt l’ambassadeur à l’ONU du Koweït qui occupe un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité.

La Turquie accuse Israël de "terrorisme d’Etat" et de "génocide"
"Israël sème le terrorisme d’Etat. Israël est un Etat terroriste", a déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à des étudiants turcs à Londres, dans un discours retransmis à la télévision. "Ce qu’Israël a fait est un génocide. Je condamne ce drame humanitaire, ce génocide, d’où qu’il vienne, d’Israël ou d’Amérique", a-t-il ajouté. La Turquie a rappelé pour consultations ses ambassadeurs en Israël et aux Etats-Unis après le "bain de sang".

Amnesty International dénonce une "violation abjecte" des droits de l’Homme
"Nous assistons à une violation abjecte du droit international et des droits de l’Homme à Gaza", a dénoncé sur Twitter l’organisation non gouvernementale basée à Londres. "Ceci doit cesser immédiatement", a-t-elle ajouté. "C’est une violation des standards internationaux" équivalant "dans certains cas à ce qui semble être des homicides intentionnels constituant des crimes de guerre", a dénoncé Philip Luther, un responsable d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Une autre organisation internationale de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW), a également condamné la "politique israélienne consistant à ouvrir le feu indépendamment d’un risque avéré pour la vie"

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