Le dialogue entre le gouvernement et les syndicats du ministère de l’Economie, des finances et du développement est manifestement en panne. Pour preuve, à l’issue d’une longue réunion tenue hier à la bourse du travail, les représentants des travailleurs du ministère ont décidé de lancer une grève de grande ampleur à partir du 21 mai.
A moins qu’une solution soit trouvée durant ce week-end de la Pentecôte !

La coordination des syndicats du ministère de l’Economie, des finances et du développement (CS_MEFD) ont décidé de frapper fort pour se faire entendre. Hier 18 mai, ils ont annoncé une grève de 120 heures à partir du lundi 21 mai sur l’ensemble du territoire national. Une décision grave qui va incontestablement avoir un impact sur l’économie nationale et le fonctionnement de l’administration.
Le CS-MEFD impute la responsabilité de l’exécutif dans ce mouvement social, dernier épisode d’une longue série entamée depuis plus d’un an. "Le gouvernement refuse de se pencher sur les préoccupations pressantes des travailleurs du ministère de l’Economie, des finances et du développement", explique le porte parole de la coordination, Mathias Kadiogo. Selon lui, non seulement aucun accord n’a été trouvé dans le sens de la satisfaction des points inscrits dans leur plateforme revendicative, mais pis, les négociations ont été interrompues de manière unilatérale par le gouvernement depuis fin mars.

Les points des revendications portent entre autres, sur la restauration de la dotation du carburant supprimée à la fin de l’année dernière, la résiliation des contrats de vérification des importations avec la COTECNA et le Centre de contrôle de Véhicules Automobiles(CCVA), l’arrêt des reformes entreprises au sein du ministère et le non recrutement de banques privées dans les administrations destinées à collecter l’impôt. Les syndicats s’opposent également à la volonté du ministère de transformer la Direction générale des impôts (DGI) en Etablissement public de l’Etat(EPE), "ce qui revient de fait, à privatiser la DGI", et réclament la régularisation de cent-soixante(160) agents contractuels et bénévoles.
Alors que le gouvernement a annoncé la tenue de la conférence sur les conditions de rémunérations des agents publics de l’Etat du 12 au 14 juin 2018, les syndicats du ministère de l’Economie estiment que ce rendez-vous ne débouchera pas sur des résultats probants pour eux. Ils souhaitent un dialogue direct avec leur ministre de tutelle, Adizatou Rosine Coulibaly, d’autant que des émissaires maintiennent toujours le contact avec eux.
Les deux parties vont-elles mettre à profit ce week-end de la Pentecôte, c’est à dire, la descente du saint-esprit sur les apôtres, pour trouver un compromis et éviter la paralysie de l’économie nationale ? C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

Kaceto.net