Comme annoncé, le SYNSHA a lancé son "opération caisses vides" hier 11 juin à l’hôpital universitaire Yalgado. C’était sans compter avec la volonté du gouvernement de
« remplir les caisses de l’hôpital pour son bon fonctionnement » .
Constat.

Il est 10 heurs passées de quelques minutes lorsque nous arrivons sur les lieux. A vu d’œil, tout semblait fonctionner normalement comme d’habitude. Nous nous dirigeons vers les guichets de paiement, et par chance, nous croisons Zakaria Sawadogo, un malade qui se trouve être membre du SYNSHA.
Tout en colère, il s’est confié à nous en brandissant son reçu de
paiement : « Franchement, je ne m’attendais pas à cela. Je constate que le mot d’ordre n’a pas été respecté et quand j’ai voulu savoir pourquoi, le caissier m’a fait savoir que l’hôpital aussi doit fonctionner ». A la question de savoir si le SYNSHA a bien choisi le bon procédé de contestation, il répond sans hésiter : "En matière de lutte, toutes les méthodes sont appropriées ».

Un autre accompagnant d’un malade, un de nos confrères de la RTB confirme les propos de Zakaria Sawadogo : « J’ai accompagné une sœur en consultation en cardiologie. Là, je reviens d’un guichet où j’ai payé les 2000 F CFA pour la consultation comme d’habitude », a déclaré Koussoun Coulibaly.
Pendant que nous échangions avec les malades, nous apercevons le directeur général de l’hôpital ainsi qu’une délégation en train de faire le tour pour vérifier l’état de l’opération caisses vides. Il confie que sa préoccupation est de savoir si les patients sont soignés. « Toutes les poules de recouvrement, facturation, caisse, je les ai visitées et nous pensons que dans l’ensemble, nous arrivons à maintenir le service », a-t-il dit. Un avis que ne partage pas Hamadi Konfé, Secrétaire général de la sous-section SYNSHA de l’hôpital Yalgado.

« Moi je ne dirai pas que tout fonctionne dans les normes. Parce que tout ce que vous voyez n’est pas ordinaire. La direction a mis en place une commission composée d’hommes habillés en couleur orange, des agents de recouvrement qui se promènent et obligent les malades à aller payer. Or, habituellement, ça ne se passe pas ainsi. Mais cela va jouer sur le succès de notre opération et le mouvement ne sera pas suivi à la hauteur de nos attentes », a-t-il reconnu.
Qu’en n’est-il réellement de cette opération caisse vide ? "Il y a des malades qui arrivent à échapper et qui ne payent rien pour les soins, mais il y en a aussi qu’on intimide pour qu’ils payent. Mais rassurez-vous, il y a des patients qui ne payent pas et ceux qui payent n’ont pas l’information. Durant la semaine que va durer la grève, aucun malade ne doit débourser une somme pour des soins ou des consultations, hors mis l’achat des médicaments », a poursuivi le SG du SYNSHA.

Sur le dispositif mis en place par le gouvernement, Hamadi Konfé affirme que « dès ce soir, nous allons nous réunir pour voir dans quelle mesure nous pourrons rendre totalement effective cette opération caisses vides »

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net