La quatrième édition de la Nuit du Faso Dan Fani organisée le 2 juin dernier à Villejuif, dans la banlieue parisienne a-t-elle été couronnée de succès ? A en croire Georges Kaboré le président de l’Association des créateurs burkinabè de France (ACBF) qui en est l’initiatrice, le doute n’est pas permis. Il s’en explique et fait le bilan pour Kaceto.Net, de cet événement qui à ses yeux, est « la seule manifestation culturelle qui réunit toute la diaspora burkinabè d’Europe »

Comment s’est passée la quatrième édition de la Nuit du Faso Dan Fani, organisée par votre association le 2 juin dernier à Villejuif, dans la banlieue sud de Paris ?

La diaspora burkinabè et les amis du Burkina se sont déplacés en nombre. Par ailleurs, la Côte d’ivoire, le pays invité était représentée par une délégation importante dont le premier conseiller de son ambassade en France, ainsi que des présidents de plusieurs associations.

Vous aviez dit que le défilé de mode serait le clou de la soirée. A-t’ il été à la hauteur de vos attentes ? Les stylistes et créateurs annoncés étaient-ils présents ?

Absolument. C’est la première fois que nous attirons autant de stylistes. Ils étaient douze au total : Soro Bis, 3 K Fashion, Felicia Couture, Uchi Courbet, Goïta Gaoussou, Angelys Confection, Lionel’s Diallo, Ymar Mode, GX 226, Mamy Soré, Yannick Barro et Salif C.
Chacun a présenté huit modèles. Le succès était tel que la nuit qui a commencé vers 22h, s’est terminée au-delà de 2h du matin. Dans l’euphorie, certains invités avaient même émis le souhait de danser. Mais ce n’était ni le lieu ni le moment. Nous voulions célébrer le Faso Dan Fani. Donc priorité a été donnée au défilé. Au total, cette quatrième édition a été un grand succès. L’engouement était extraordinaire. Ce qui me donne l’occasion de tirer un coup de chapeau et de rendre hommage à toute mon équipe, tous mes collègues de l’ACBF qui se sont battus sans relâche pour que l’événement soit une réussite. Je n’oublie pas non plus nos sponsors sans qui, nous n’aurions pas eu les moyens nécessaires pour le mettre sur pied.

Plusieurs personnalités de la représentation diplomatique du Burkina Faso à Paris avaient été invitées. Y avait-il un membre du gouvernement de votre pays parmi les personnalités présentes ?

Effectivement, son excellence l’Ambassadeur du Burkina Faso à Paris, Alain Gustave Ilboudo, le Consul général du Burkina Faso à Paris, Adiara Koussoubé /Sayaogo ainsi que le personnel des services Presse et Culture de l’Ambassade ont assisté à La Nuit du Faso Dan Fani qui avait comme ambassadrice Loumé Diallo.
L’Ambassadrice du Ghana en France et son homologue du Togo étaient également venus nous soutenir. Le Moro Naba, le chef suprême des Mossés avait aussi dépêché un émissaire.
Quant au gouvernement Burkinabè, il était représenté par Abdoul Karim Sango, le ministre de la Culture, des arts et du tourisme. Côté artiste, il y avait Abibou Sawadogo une vedette de la chanson traditionnelle burkinabè. La star ivoirienne Gadji Celli était aussi des nôtres. A la grande joie des invités, il a interprété quelques-uns de ses grands succès qui ont fait danser toute l’Afrique. Je les remercie tous également du fond du cœur.

La Nuit du Faso Dan Fani est aussi un événement économique comme vous l’aviez souligné. Créateurs et stylistes ont-ils pu nouer sur place des contacts avec des opérateurs économiques ?

Bien entendu. C’est aussi l’un des buts du défilé de mode. Certains stylistes ont même vendu sur place quelques-unes de leurs créations. La Nuit du Faso Dan Fani prend de plus en plus d’ampleur. Elle attire de plus en plus de monde. Hélas, nous n’avons pas les moyens d’accueillir tout le monde. Et c’est dommage. Car c’est la seule activité culturelle qui réunit toute la diaspora burkinabè d’Europe. Et à mon sens, elle doit être soutenue par tous les Burkinabè. Y compris par les autorités du pays.

Justement, avez-vous profité de la présence de votre ministre de la Culture Abdoul Karim Sango pour lui en parler ?

Il a vu sur place l’enthousiasme suscité auprès du public par les créations à base de pagnes tissés présentées par les stylistes. On a échangé. Je ne doute donc pas qu’il transmettra notre message au gouvernement. Mon rêve est que nous pussions passer d’une seule nuit à un week-end entier, afin de faire vivre l’événement pendant trois jours. De sorte que les exposants qui viennent du Burkina et d’ailleurs puissent disposer de plus de temps pour vendre leurs produits. Histoire de leur permettre de rentrer dans leurs frais. On pourrait commencer un vendredi et finir un dimanche. Et pourquoi ne pas aller plus loin, en mettant sur pied à Paris, une semaine culturelle du Burkina, avec le Faso Dan Fani comme symbole. Cela lui donnera une meilleure visibilité et attirera j’en suis sûr, beaucoup plus d’opérateurs économiques. Le Burkina Faso visible à Paris pendant trois jours, ce serait une belle vitrine pour le pays. Je lance donc un appel aux autorités burkinabè pour qu’elles nous donnent un coup de main.

Propos recueillis par Valentin Hodonou
Kaceto.net