A l’orée de cette saison d’hivernage, marquant le début des opérations de reforestation, je voudrais inviter solennellement l’ensemble des acteurs de notre pays : ministères et institutions, collectivités territoriales, secteur privé, organisations de la société civile, groupements et coopératives, producteurs et productrices, à se mobiliser pour faire face aux défis de la désertification, des changements climatiques et de l’érosion de la diversité biologique.

En effet, du fait de multiples facteurs naturels et anthropiques, notre pays perd chaque année environ 105 000 ha de forêts, ce qui fragilise le potentiel productif naturel du Burkina Faso en général et ses écosystèmes forestiers en particulier.

C’est pour contribuer à juguler cette dégradation, que des millions de plants sont mis en terre chaque année, depuis des décennies, mais force est de reconnaître que les résultats obtenus à ce jour restent en deçà des attentes et du niveau des investissements consentis. En effet, l’on enregistre moins de 25% de taux de réussite des différentes opérations de reboisement. Cela devrait nous interpeller tous.

Allons-nous continuer à mettre en terre des milliers de plants, chaque année, sans aucun entretien et sans aucun suivi ?
Allons-nous continuer à jeter de jeunes plants dans la nature et à la merci d’aléas tels que la sécheresse, les feux de brousse et les animaux ?
La réponse est évidemment non. Nous devons donc repenser les actions que nous menons en faveur de la reconstitution du couvert végétal.

L’édition 2018 de la campagne nationale de reforestation, dont le thème est : « plantons et entretenons les arbres pour contribuer à l’accroissement de la production agro-sylvo-pastorale », se tient dans un contexte nouveau marqué par la validation du plan d’action 2018-2022 pour la reforestation au Burkina Faso.

L’objectif global visé par ce plan d’action est de contribuer au renforcement des actions de reforestation à travers notamment :
  l’accroissement des superficies restaurées de 10% l’an ;
  l’atteinte d’un taux moyen de réussite des plantations de 60% au moins à partir de la deuxième année de mise en terre des plants ;
  l’accroissement de 25% du taux des espèces locales plantées ;
  l’accroissement de l’utilisation de matériel végétal amélioré dans la reforestation.

Le choix de ce thème est une invite à toute la communauté nationale à planter utile et de manière responsable. L’idée de planter utile consiste à promouvoir la plantation d’espèces répondant aux besoins de nos populations. Cela est possible aujourd’hui, avec les travaux de recherche sur la domestication des espèces locales pourvoyeuses de Produits Forestiers Non Ligneux et autres espèces utilitaires.
Ce thème nous invite également à plus de responsabilité, c’est-à-dire à prendre en charge l’entretien et la protection des plants que l’on mettra en terre.

Notre objectif pour la présente campagne est d’œuvrer à ce qu’il soit mis en terre, environ six millions (6 000 000) de plants sur des sites sécurisés, et de s’assurer que ces plants bénéficieront d’un suivi et d’un entretien constants.
Mon département veillera pour sa part, à apporter son appui technique partout où besoin se fera sentir, tout en prenant soin de relever les coordonnées géographiques des différents sites de reboisement en vue de faciliter le suivi-évaluation.

C’est donc avec l’espoir d’une plus grande implication et d’un engagement fort de toute la population pour cette campagne 2018, et en attendant l’organisation prochaine d’une journée nationale de l’arbre tenant lieu de cadre national de mobilisation et de concertation sur la question de reconstitution du couvert forestier, que je déclare officiellement lancée en ce jour 18 juillet 2018, la campagne de reforestation 2018.

Ensemble, il nous appartient, en toute responsabilité, de relever les défis de la neutralité de la dégradation des terres et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour un développement durable du Burkina Faso.

Au nom du Gouvernement et du Président du Faso, Son Excellence Monsieur Rock Marc Christian KABORE, je voudrais saisir cette opportunité pour renouveler notre reconnaissance à tous nos partenaires pour leurs appuis constants et multiformes dans le combat que mène notre peuple contre la désertification et les effets des changements climatiques.

Nestor Bassière Batio

Ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique