Le 26 juillet, la ville de Ouagadougou a été abondamment arrosée, les services météorologiques ayant enregistré plus de 100 mm d’eau de pluie. Une situation qui n’est pas sans risques pour les populations, notamment celles qui sont installées dans les zones inondables.
Dès les premières heures de la matinée, les services techniques et les autorités municipales étaient mobilisés pour faire face aux urgences. Le 1er Adjoint au maire, Moussa Belem, accompagné du directeur de cabinet du maire de la commune, Rigobert Martial Tiendrebéogo, du conseiller technique, Valentin Bayiri se sont ainsi rendus sur le site sensible du Canal du Mogho Naba dans l’arrondissement 1. Ils se sont assuré que tout allait bien, que le Canal n’était pas débordé et que les riverains n’étaient pas inondés.
Les services techniques municipaux étaient aussi à pied d’œuvre. Le directeur général des services techniques municipaux (DGSTM) Arzouma Zombré et ses collaborateurs ont sillonné toute la journée les sites dits sensibles (canal, barrages et ponts). Le point en début de soirée faisait état d’inondations dans les arrondissements N°1, 2, 3, 6, 7, 10, 11 et 12.
La direction générale des services sociaux de la Mairie de Ouagadougou chargée de la prise en charge des cas d’urgence en collaboration avec les des structures étatiques n’a pas été en reste.
Homère Ouédraogo, qui en est le responsable fait le point sur cette journée de chaudes alertes et estime que pour l’essentiel, le dispositif mis en place par la commune en pareille circonstance a bien fonctionné.

Il y a eu des pluies diluviennes sur la capitale la semaine dernière. Les différents services techniques de la municipalité étaient en alerte. Quel est le dispositif mis en place pour prendre en charge les sinistrés dans la ville de Ouagadougou ?

Des dispositifs existent au sein de la ville pour pouvoir face aux cas de sinistre. Il y a déjà des comités d’alerte qui sont dans les arrondissements sous la supervision des maires d’arrondissement. En cas de sinistre, ils essaient de faire un constat au niveau de leur circonscription pour nous transmettre l’information. Le dispositif qui a été mis en place avec les maires d’arrondissement et des cellules sociales permet aujourd’hui de recouper les informations en provenance des arrondissements. Les maires essaient de voir qu’est ce qui peut être fait et lorsqu’ils jugent que la situation est telle qu’il faut faire appel à la commune, ils nous remontent l’information. Avec l’accord de l’autorité, nous voyons comment il est possible de les appuyer pour résoudre le problème. Quand la situation est d’une grande ampleur nécessitant une intervention plus massive, nous activons un autre dispositif au niveau régional pour mobiliser l’ensemble des structures telles que le CONASUR, la protection civile, les sapeurs-pompiers afin d’harmoniser nos actions et apporter un soutien adéquat à la population.

Les moyens mis à votre disposition sont-ils suffisants ?

Les moyens ne suffisent jamais ! Mais nous avons des hommes pétris d’expérience et animés de bonne volonté sur lesquels nous comptons pour agir. La commune elle-même n’a pas suffisamment les moyens pour faire face aux besoins de plus de 2 millions d’habitants. Nous avons toujours besoin de l’aide de l’Etat central et des partenaires sociaux pour nous accompagner dans la mise en œuvre de nos projets et programmes et renforcer nos capacités pour faire face aux différentes catastrophes qui pourraient survenir. Avec les changements climatiques que nous constatons, il faudra être plus aguerri pour faire face à des catastrophes qui pourraient devenir beaucoup plus fréquents.

A ce jour, quel bilan peut-on faire de votre intervention après la grosse pluie de la semaine dernière ?

Comme vous le savez, pour une grande ville comme Ouagadougou, le schéma de drainage des eaux n’est pas à son maximum et cela a engendré des dommages. En ce qui nous concerne, nous avons constaté que de façon générale, certaines infrastructures ont souffert ; des arrondissements ont beaucoup plus été touchés que d’autres et tous les arrondissements qui ont des zones en périphérie, notamment les zones non loties, ont été beaucoup éprouvées. Nous avons aussi constaté dans certains arrondissements des cas d’effondrement de maisons, de personnes qui ne savaient plus où dormir parce que leurs maisons étaient envahies par les eaux. Nous avons eu des cas à Zongo, dans les arrondissements n° 3, 6 et 7. Quelques cas aussi à l’arrondissement 4, et dans l’ensemble, le sinistre a concerné les zones à habitat précaire. Fort heureusement, il n’y a pas eu de perte en vie humaine.

Les médias ont fait cas de plusieurs familles sinistrées en attente de secours dans certaines localités. Qu’en est-il exactement ?

Jusqu’à l’heure où je vous parle (l’entretien a été réalisé le 31 juillet 2018) nous n’avons pas été saisis pour des cas de ce genre. Au niveau de l’action sociale, avec les techniciens et les compétences, il y a des critères pour pouvoir déclarer un sinistre. Au regard de ces critères, nous n’avons pas été saisis officiellement par rapport à une demande de soutien ou d’aide de la part des maires d’arrondissement. Nous avons cette capacité de discernement entre les appels au secours et les cas réels de sinistre et nous travaillons surtout à renforcer les capacités des maires d’arrondissements à prendre en charge les cas les plus extrêmes en attendant que nous leur apportions du soutien.
Il y a un process qui est établi pour pouvoir saisir l’autorité centrale par rapport à ces cas. Pour l’instant, il n’y pas de cas déclarés par les services de l’action sociale qui nécessitent qu’on intervienne.

Les zones identifiées par le gouvernement comme inondables ont-elles reçu l’appui de vos services ?

Evidemment ! Ce sont les zones les plus à risque. Si ce sont des zones déclarées inondables, ce sont les premières à être inondées en cas de pluie. Il faut d’ailleurs rappeler encore l’appel à la prudence du maire de la Commune de Ouagadougou parce que nous avons encore devant nous une longue période de saison des pluies. Nous appelons les uns et les autres à respecter toutes les précautions que l’autorité municipale a édictées, notamment la prudence et la libération des zones inondables.
Nous apportons tout notre soutien moral aux sinistrés mais nous ne pouvons pas ne pas leur rappeler qu’il faut prendre toutes les dispositions pour que le pire n’arrive pas.

Propos recueillis par Félix Ouédraogo
Département de la communication et des relations publiques de la commune de Ouagadougou.