La 4ème session extraordinaire du Conseil municipal de la Commune de Ouagadougou s’est tenue ce mercredi 1er Aout 2018. Les conseillers avaient à l’ordre du jour l’adoption du procès-verbal de la 3ème session extraordinaire, la situation de la Police municipale et les informations diverses. Le lancement des concours directs et professionnels qui a été à l’origine de remous au sein de la Police municipale de Ouagadougou fin juillet est va se poursuivre. Ainsi en a décidé le Conseil municipal.

Depuis la publication le 24 juillet 2018 de l’appel à candidature pour les concours directs et professionnels à la Police municipale de Ouagadougou, des troubles ont été observés au sein du corps. Des arrêts de travail ont été constatés sur certains sites le lendemain et cela aux mépris des textes régissant le corps.
Selon le Collectif de la police municipale, les raisons de la colère proviennent de la non prise en compte de leurs revendications avant l’ouverture des concours. Elles étaient les suivantes : le rehaussement du niveau de recrutement en passant du Certificat d’études primaires au brevet d’études du premier cycle (BEPC), la reconstitution des carrières, le reversement de la pension de retraite à la CARFO en lieu et place de la Trésorerie régionale du Centre.

Le maire de la Commune de Ouagadougou, Armand Pierre Roland Béouindé, assisté par ses collaborateurs proches, a entamé un dialogue avec les policiers dans le but de trouver une solution à leurs préoccupations. Un dialogue qui a été parfois très difficile entre les deux parties sur un dossier qui date de 2017 si l’on s’en tient à la genèse de cette crise faite par le maire de la commune et le secrétaire général du Collectif des policiers. Il y a eu plusieurs rencontres dont deux avec le ministère de tutelle, en l’occurrence le ministère de l’Administration territoriale. Un protocole d’accord avait même été trouvé en juin dernier.

Les textes qui encadrent les polices municipales sont nationaux et non communaux, il n’appartient donc pas au maire de la ville de Ouagadougou de prendre de façon unilatérale une décision de rehausser le niveau de recrutement. Même si les autres corps paramilitaires ont vu le niveau de recrutement revu à la hausse.
Le deuxième point de revendication qui concerne le reversement à la CARFO ne concerne pas uniquement la police municipale, mais tous les agents de la commune, a expliqué au Conseil le premier responsable de l’exécutif municipal. Le problème est de dimension nationale et les textes sont en train d’être relus pour permettre à l’Etat de régulariser la situation. Avant 2017 les pensions étaient reversées aux trésoreries régionales ; désormais, elles seront reversées à la caisse de pension des agents des collectivités territoriales.

Le Collectif de la police municipale par la voix de son secrétaire général Mamadou Compaoré s’est exprimé lors de cette session. Avant de présenter les excuses de la police municipale de Ouagadougou au Conseil municipal pour les différents troubles enregistrés, il a déploré cet arrêt de travail qui pour lui n’est pas une grève mais un mouvement d’humeur qui a conduit le collectif à beaucoup s’investir pour ramener la base à la raison. « J’implore le Conseil municipal à prendre à bras le corps les préoccupations de la police municipale et vous invite à surseoir à ce recrutement » a-t-il demandé.
Certes, les critiques ont été émis sur la gestion de la crise née des revendications de la police municipale, mais pour l’essentiel, les conseillers ont apporté leur soutien à l’exécutif municipal et lui ont demandé de poursuivre les négociations.
Il n’y a pas de corps figé et les aspirations à l’amélioration des conditions de vie sont légitimes pour les conseillers. Seulement la bonne démarche n’a pas été adoptée. Ils ont donc souhaité que le maire de la commune puisse poursuivre le dialogue avec la Police municipale pour trouver des solutions. Il lui a été demandé aussi de poursuivre le plaidoyer auprès de l’Etat pour une relecture des textes qui permettra le rehaussement du niveau de recrutement à la police municipale.

En attendant, le concours de recrutement 2018 qui a été lancé le 1er août, doit aller jusqu’au bout, le maire étant dans son bon droit. A l’issue de la session, les recommandations suivantes ont été adoptées :
  la reprise immédiate et totale des activités de la police municipale, les contrevenants s’exposant à des sanctions notamment pécuniaires
  la poursuite du recrutement et l’accompagnement du plaidoyer des policiers municipaux,
  la poursuite du dialogue entre l’exécutif et les policiers municipaux,
  le collectif Police municipal doit rester dans son rôle et ne pas confondre plaidoyer et revendications
En divers, les conseillers ont été informés de la tenue de certaines activités dans les arrondissements, notamment des séances de travaux d’intérêt public, le manque de places dans les cimetières, les problèmes d’inondation en cas de grande pluie, etc.

Direction de la communication de la commune de Ouagadougou