Le 31 août dernier, le Conseil national des évangéliques pour la la lutte contre le SIDA et pour la promotion de la santé (CNELS /PS) a animé au siège de la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME), une conférence de presse sur le projet de loi sur l’avortement. Il entendait répondre aux propos tenus par le ministre de la Santé, Nicolas Méda lors de sa visite à l’assemblé nationale le 22 août dernier en compagnie d’Allen Greenberg, président de la fondation Susan Buffett.

En rappel, le 22 août à l’issue d’une audience avec le président de l’Assemblée nationale, Alassane Sakandé, le ministre de la Santé, Nicolas Meda a confié être venu plaider auprès de la représentation nationale sur la nécessité de revoir les lois en vigueur afin de « permettre à la femme d’avoir tous les droits possibles, lui donner aussi la possibilité d’une interruption sécurisée de la grossesse quand avoir cet enfant va menacer sa vie ». Ce que ne permettent pas pour l’instant le code pénal et le code des personnes et de la famille.
Le Conseil national des églises évangéliques se dit indigné par les propos du ministre qui visent à légaliser l’avortement au Burkina Faso. "Au regard du caractère funeste de ce projet, nous, associations évangéliques invitons le ministre de la Santé et par conséquent, le gouvernement du Burkina Faso à renoncer à ce projet qui n’aura que pour conséquences, l’aggravation de la dépravation des mœurs dans notre société et l’exposition des jeunes au libertinage sexuel et à d’autres formes de vices".
Les religieux demandent par ailleurs au gouvernement d’avoir plus de regard sur les activités de certaines Organisations non gouvernementales qui interviennent déjà sur le terrain dans le domaine de la planification familiale. "Nous appelons la représentation nationale à s’abstenir de modifier loi actuelle qui du reste, garantit le droit à l’avortement, si et seulement si la vie de la femme est en danger ou dans des conditions de viol ou d’inceste », a rappelé le pasteur Omar Sawadogo de l’Union des groupes bibliques du Burkina, membre du CNELS/PS. Les évangéliques menacent de descendre dans la rue si l’Assemblée nationale devait aller dans le sens des propos tenus par le ministre.
En revanche, le CNLES est favorable aux méthodes contraceptives qui visent à espacer les naissances chez les couples mariés car « dans les normes, les jeunes ne sont pas censés avoir des relations sexuelles, donc ne doivent pas utiliser ces méthodes ».

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net