Hier 10 septembre, les professionnels du secteur de l’huilerie ont été reçus en audience par le premier ministre Paul Kaba Thiéba pour évoquer les difficultés qu’ils rencontrent. C’était en présence du ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Harouna Kaboré

« Nous sommes un groupement d’huiliers locaux et nous produisons à base de graines de coton ; nous sommes venus échanger avec le premier ministre et le ministre du Commerce pour trouver des solutions suite à un gros volume de mévente de nos produits", a confié Alexandre Zana, le représentant des professionnels.
Face à la mévente de leurs productions, ils ont des pistes de solutions qu’ils sont venus exposer au premier ministre. Pour eux, il faut mieux contrôler l’importation de l’huile qui est un produit de grande consommation afin de s’assurer de la qualité tout en garantissant un prix qui soit à la portée des consommateurs burkinabè.
Le secteur connait depuis un bout de temps des difficultés, notamment de mévente qui concerne à peu près 10 000 tonnes d’huile reparties sur l’ensemble des huileries du Burkina. " Nous sommes conscients de notre rôle en tant que producteurs d’huile pour nourrir les populations, mais également de notre devoir de le faire de manière qualitative et de garantir un bon prix pour le consommateur", a ajouté Alexandre Zana.
Pour sa part, le ministre du Commerce, Harouna Kaboré a rappelé que depuis la rencontre du 3 août dernier avec le premier ministre, "six rencontres ce sont tenues à la fois avec la direction du guichet unique de mon ministère, une réunion avec la direction régionale de la douane et avec les impôts pour analyser ensemble les propositions qui ont été mises sur la table". De ces rencontres, six points ont fait l’objet de consensus et il reste quatre autres points en discussion.
Parmi les pistes envisagées, il y a celle d’inscrire l’huile sur la liste des produits soumis à importation pour permettre de faire des régulations. D’autres mesures portent sur le renforcement des capacités du ministère à lutter contre la fraude et contre tout comportement déloyale sachant qu’en plus de l’importation frauduleuse, il y a de l’huile produite de manière clandestine.
Pour le ministre, l’action doit s’étendre à la fermeture de ces unités clandestines et au contrôle de la qualité des huiles importées. "Si nous arrivons à conjuguer ces mesures, nous pourrons faire face à la crise », a déclaré le ministre Kaboré, l’objectif étant de trouver des solutions structurelles définitives aux problèmes qui durent depuis des années. Il ne suffit donc pas de chercher à sortir de la crise, mais d’apporter des réponses structurelles et c’est pour cette raison que les négociations ont l’air de traîner. Mais, dit-il, "il faut du temps nécessaire pour étudier ensemble les pistes envisagées tout en se conformant à la réglementation internationale par ce que notre pays a aussi pris des engagements internationaux. Nous devons protéger la production nationale sans que cela n’empiète sur les accords internationaux".
Les discussions devraient se poursuivre aujourd’hui entre le gouvernement, les producteurs et les importateurs.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net