A l’occasion du conseil des ministres de rentrée hier 12 septembre présidé par le premier ministre Paul Kaba Thiéba, un décret portant transfert de la tutelle technique du Fond d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF) au ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille a été adopté. Ce décret, explique t-on, "permettra d’améliorer les prestations du FAARF et accroître ses performances dans l’offre de services financiers aux femmes".
En décidant de déloger le FAARF du ministère de l’Economie et des finances et le loger au ministère de la Femme, cet acte met fin à un anachronisme institutionnel et une infantilisation des ministres successives en charge de la promotion de la femme.
Créé en 1990 à la demande de l’Union des femmes du Burkina, le Fond d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF) visait à faciliter l’accès des femmes aux crédits et à la formation professionnelle. Ce n’est un secret pour personne, sous nos tropiques, en particulier dans les pays ayant en partage le franc CFA arrimé à l’euro par une parité fixe, les banques rechignent à accompagner les porteurs de projets en général et les femmes en particulier. Et quand elles s’y engagent, c’est pour accorder des prêts à des taux usuriers, à deux chiffres. Résultat, l’invite des gouvernements à se lancer dans entrepreneuriat ressemble plus à une fuite en avant qu’à une volonté d’accompagner les jeunes et les femmes à réellement s’auto-employer.
Dans ce contexte, la création du FAARF en 1990 à la demande de l’Union des femmes du Burkina (UFB) est apparue comme une réponse au besoin de financement des activités des femmes, particulièrement en milieu rural.
Soit individuellement, soit par l’intermédiaire d’une association, des milliers de femmes ont ainsi pu monter leur propre affaire et acquérir une autonomie financière.
Sauf que depuis sa création, le Fond était logé au ministère de l’Economie et des finances qui le gérait au profit du ministère de tutelle, un peu comme on s’occupe des affaires d’un mineur en attendait qu’il ait l’âge de raison pour assumer des responsabilités.
Après 28 ans de mise sous tutelle, le ministère de la Femme vient enfin de récupérer sa chose. L’engagement pris par le président Kaboré lors du du Forum national des femmes le 8 mars 2018 est donc tenu et le département en charge de la promotion de la femme va désormais disposer davantage de moyens pour assumer ses missions.

JV ; Kaceto.net